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Un incendie qui aurait pu être évité


L’important incendie survenu au Sirtom, qui a mobilisé les sapeurs-pompiers dans la nuit de mercredi à jeudi, n’est pas dû à la fatalité. (Photo : dr)

Une erreur de tri aurait provoqué un important incendie dans une déchèterie lorraine à l’ouest de Metz.

«Le risque, on le connaît, on sait que ce genre d’installation peut connaître des incendies», soupire Julien Bessedjerari, le président du Sirtom. La veille, mercredi 9 avril, un important incendie s’est déclaré sur le quai de transit – en face du siège – de la déchetterie de Jarny. «Le feu prend à l’étouffée : à 18 h 45, on décèle des petites fumerolles sur les caméras de surveillance ; à 19 h, ça commence à brûler ; à 20 h, le tas est complètement embrasé.» C’est une montagne qui est la proie des flammes : 200 m3 de déchets qui attendaient d’être broyés et compactés.

«Heureusement, les pompiers étaient là très vite», observe le responsable des lieux. Sous les ordres du lieutenant Jonathan Corradi, une vingtaine de soldats du feu de Jarny, Val de Briey, Hatrize, Mancieulles et Moineville vont se relayer jusqu’à 10 h, jeudi matin. «On a pu éteindre l’incendie relativement vite, mais le travail de déblayage et de surveillance, pour éviter toute reprise, est extrêmement long», confie ce dernier. «Nous avons rappelé deux membres du personnel pour aider à manipuler les tas avec la grue et les engins à fourche télescopique», reprend Julien Bessedjerari. Les déchets sont étalés par petits paquets, refroidis, déplacés. Et ainsi de suite.

Bonbonnes de gaz, des piles…

«Ils sont restés jusqu’à 4 h du matin. Ce qui me met en colère, c’est qu’on aurait pu l’éviter. On est sûr à 99 % que le feu est dû à une erreur de tri.» Les salariés ont retrouvé des petites bonbonnes de gaz, des cartouches de protoxyde d’azote et des piles. «Tout ça n’a rien à faire dans le tout-venant, explique Séverine Pinna, chargée de la communication du Sirtom. Il existe des filières spéciales pour le retraitement du petit électroménager, pour les piles et batteries de toutes sortes. Un agent est présent en déchetterie pour aiguiller les usagers qui hésiteraient sur la benne dans laquelle jeter les déchets.»

Dans le cas présent, ils avaient été glissés dans les sacs noirs, opaques, des ordures ménagères. «Le problème, c’est qu’une pile percée va très rapidement s’enflammer, insiste Julien Bessedjerari. Il faut y penser : il y en a dans beaucoup de jouets pour enfants aussi.» Cette fois-ci, les dégâts ont été relativement peu importants au Sirtom. Mais l’équipe précise que la chance était de son côté, il n’y avait pas de vent, par exemple, qui aurait pu propager les flammes au champ voisin. Une mauvaise expérience qui doit servir d’exemple.