Des détonations avaient retenti dans un quartier de Terville, près de Thionville, lors d’un règlement de comptes entre bandes rivales.
Ils étaient connus pour l’incendie de l’école primaire Gérard-Philipe, à Terville, en 2009. En 2025, ces deux frères attirent de nouveau l’attention de la justice, cette fois pour des scènes de violence et d’affrontements. Les faits remontent au 3 mars dernier à Terville, lorsqu’un témoin alerte la police après avoir entendu des détonations. Selon la présidente du tribunal, «il déclare avoir reçu une pierre sur sa voiture et avoir aperçu l’un des frères armé d’un fusil, tandis que l’autre tenait une machette».
Rapidement, une enquête de voisinage est lancée. Certains habitants évoquent des coups de feu, tandis que d’autres n’ont pas pu distinguer ce qui se passait. Cependant, plusieurs d’entre eux ont identifié les frères Autori parmi les protagonistes. Ils comparaissent devant le tribunal de Thionville mercredi. À la barre, les prévenus nient les faits. Ils affirment que ce soir-là, une quinzaine d’individus armés auraient pris pour cible leur domicile familial. «Il (NDLR : le témoin) a promis 2 000 euros à celui qui nous attrape. J’ai les vidéos», avance l’aîné. Ce à quoi rétorque la présidente : «Avec vos antécédents, vous avez une certaine réputation dans le quartier.»
«J’ai vu un jeune à terre se faire tabasser»
Le plaignant, lui, maintient sa version : «J’ai vu un jeune se faire tabasser par les frères Autori.» Sur place, il tente de les séparer, avant de recevoir cette fameuse pierre. «Il était derrière moi, fusil et pied de biche à la main», ajoute-t-il. Perquisitionné, le domicile des frères réserve quelques surprises… À chaque trouvaille son excuse. Les armes? «Trouvées dans le quartier.» Les menottes? «D’une brocante.» Les chèques? «De voitures vendues.» Le tribunal reste dubitatif : «Étonnante proximité de tout cela.»
À l’audience, les vidéos fournies par les mis en cause sont projetées. S’ensuivent de longs échanges entre avocats. «Vous n’êtes pas là pour vous défendre, mais pour attaquer mon client», lance celui de la partie civile. «Soyez sérieux», répond la défense, qui évoque des déclarations floues du plaignant et dénonce un «racisme anti-Blanc». Le parquet, lui, requiert une peine ferme et l’interdiction de se rendre à Terville. Le tribunal tranche : un an de prison ferme pour Jordan et Kévin Autori, peine potentiellement aménageable. L’interdiction de paraître à Terville, elle, n’est pas prononcée.
R. H.
(Le Républicain lorrain)