Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Keyvan Safavi et Ricardo Matache, deux jeunes Luxembourgeois, réaliseront ce challenge sportif en juin. Avant le grand départ, ils continuent leur préparation sportive intensive.
Ils seront bientôt sur le toit de l’Europe. Mais avant d’atteindre le plus haut sommet montagneux du continent européen, Keyvan Safavi, 21 ans, et Ricardo Matache, 23 ans, devront faire face à des conditions climatiques difficiles et des potentiels imprévus. Mais qu’importe, ils réaliseront, là, leur rêve d’avoir réalisé ce défi. Cette performance, les deux Luxembourgeois ont décidé de l’effectuer ensemble, il y a quelques mois. On pourrait penser qu’il s’agit là d’un challenge entre amis de longue date. Et non, l’histoire ne s’est pas déroulée de cette façon.
Car dans la vie, Keyvan Safavi est coach sportif indépendant. «On se connaissait de vue, parce que nous avions des amis en commun. Ricardo savait que j’étais coach, alors il est venu me voir pour que je lui fasse une préparation adaptée, comme il voulait gravir le mont Blanc. Quand j’ai vu sa détermination, ça m’a donné envie de moi aussi l’accompagner jusqu’à l’ascension», confie le jeune Luxembourgeois.
Ce challenge, Ricardo Matache, maître nageur à Bonnevoie, en rêvait depuis longtemps. «J’ai toujours aimé faire des randonnées en montagne, notamment en Roumanie, mon pays d’origine. Je me suis dit pourquoi ne pas gravir le sommet le plus haut d’Europe? Ce défi revêt aussi quelque chose de plus personnel. Car je veux aussi, à travers ce challenge, vaincre ma peur du vide», explique-t-il, enthousiaste.
Un premier entraînement en Roumanie
Avant le grand départ pour les Alpes, prévu le 6 juin, les deux Luxembourgeois ont entamé une préparation physique intense pour relever ce défi sportif qui s’annonce difficile. «À la salle de sport, nous faisons des entraînements spécifiques. On essaie de se rapprocher un maximum des conditions de la montagne. Par exemple, nous faisons des exercices cardiovasculaires avec un masque qui réduit l’oxygène ou d’autres avec des gilets lestés», souligne Keyvan Safavi.
Pour s’approcher au plus près des conditions réelles du mont Blanc, les deux jeunes sportifs sont allés fin janvier en Roumanie pour réaliser une première préparation. «Au Luxembourg, on ne peut pas vraiment s’entraîner (il rit). Nous avons marché pendant dix heures pour atteindre des sommets avoisinant les 2 500 mètres. On a ainsi pu voir nos capacités musculaires et notre endurance dans un environnement qui avoisinait les -12 °C», explique Keyvan Safavi.
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À quelques mois de leur périple, les deux jeunes hommes, novices en alpinisme, ressentent à la fois de «l’excitation» et de «l’appréhension». Car réaliser une ascension dans la haute montagne d’Europe n’est pas sans risque. Pour parvenir à atteindre le sommet qui culmine à 4 805 mètres, Keyvan Safavi et Ricardo Matache devront marcher durant deux ou trois jours. «Nous partons une semaine pour que notre corps puisse s’acclimater à l’altitude. Mais l’ascension, elle-même, se fait en deux ou trois jours. En fonction des conditions météorologiques, ça peut être plus. En moyenne, nous marcherons durant huit à dix heures», précise Keyvan Safavi.
Les Inoxtag du Luxembourg ?
Pendant leur ascension, les deux jeunes hommes devront également faire face à certaines difficultés dans leur parcours. «Après une phase de randonnée, nous arriverons dans l’un des passages les plus dangereux du mont Blanc. Il s’appelle le « couloir de la mort« . Des pierres de la taille d’une petite voiture peuvent tomber. Il y a des accidents chaque année à cet endroit. Puis, une fois cet endroit passé, c’est de la pure escalade. Après une nuit dans un refuge, le lendemain, c’est le sommet. C’est une partie assez compliquée parce qu’on sera dans la neige», décrit Keyvan Safavi.
Ce moment sera sans doute incroyable
Une fois arrivés à 4 800 mètres d’altitude, les deux hommes «brandiront le drapeau luxembourgeois» et redescendront en parapente pour un vol d’environ 40 minutes. «Ce moment sera sans doute incroyable. On sera à la fois fiers de réaliser cet exploit pour notre pays, mais aussi d’avoir réussi à accomplir un défi personnel et physique hors du commun», s’enthousiasme le coach sportif luxembourgeois. Des instants que les deux jeunes hommes ont décidé d’immortaliser. Ils ont, en effet, décidé de réaliser un documentaire sur leur périple. «On va essayer de filmer quand nous serons sur place, mais les conditions sont parfois difficiles. Tout sera diffusé sur nos réseaux sociaux, Instagram, YouTube ou TikTok», indique Keyvan Safavi.
À la manière d’Inoxtag, le youtubeur français qui a gravi l’Everest il y a quelques mois, les deux Luxembourgeois veulent impliquer la jeune génération dans leur aventure. «Des personnes comme Inoxtag nous ont forcément inspirés», sourit le coach sportif. «Derrière ce projet, on veut aussi montrer que, oui, tout est possible avec un entraînement adapté. On sort de notre zone de confort et ça, c’est super», ajoute Ricardo Matache. Et malgré les difficultés qui les attendent, les deux hommes sont convaincus qu’ils réussiront leur exploit, car pour eux, «l’échec n’est pas une option».
