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Un membre supposé de la mafia géorgienne menace dix policiers


Le prévenu a quitté le tribunal sans rien avoir reconnu des faits qui lui sont reprochés. (Photo : rl)

Tatoué comme un membre des «Vory v Zakone», la mafia géorgienne, un Ukrainien de 44 ans, arrivé en France en 2012, a un casier judiciaire long comme le bras. Devant le tribunal de Metz, il comparaissait pour outrage, violences et menaces de mort à l’encontre de dix agents de police et d’une interprète.

Mais qui est donc ce prévenu? Lundi, après plus de 3 h 30 d’audience où il comparaissait pour outrage, menaces de mort et violences à l’encontre de personnes dépositaires de l’autorité publique, la question reste sans réponse.

Condamné à huit mois de prison ferme assortis d’une interdiction de territoire français de dix ans, l’individu doit verser au total quelque 6 900 euros aux dix policiers et à l’interprète victimes de ses agissements les 18 et 20 février. À l’annonce du délibéré, l’individu lâche d’un ton sardonique : «Je les paierai dès ma sortie de prison. En liquide…»

Petit rappel des faits : ce 18 février, pensionnaire du centre de rétention administratif (CRA) depuis le 14 décembre 2024, cet Ukrainien de 44 ans se présente à la bagagerie dix minutes après sa fermeture. Ne pouvant récupérer ses affaires, il invective les fonctionnaires de la police aux frontières. Insultes, menaces et crachats fusent.

Comparution immédiate musclée

La mise dans une chambre de sûreté ne le calme guère. Deux jours plus tard, lors de sa comparution immédiate devant le tribunal judiciaire de Metz, il malmène d’autres agents, mais s’en prend aussi verbalement à la greffière et à l’interprète. L’affaire est renvoyée.

Quarante-six jours plus tard, de retour dans le box, le prévenu originaire d’Ukraine évoque tour à tour «une mauvaise interprétation», la méprise («en russe, les jurons, on les dit comme ça, ils ne sont pas adressés aux personnes») et l’énervement : «Mon père est géorgien, mais je suis né en Ukraine, alors ça m’énerve quand on me dit que je suis Géorgien…» Sur son identité, son ADN permet aux autorités ukrainiennes de l’identifier, mais sous un autre nom…

Déjà condamné à Lyon en 2020

En France depuis 2012 pour des raisons, dit-il, «médicales», le prévenu compte quelque quinze mentions au casier judiciaire pour «vol avec effraction», «transport d’arme blanche» ou «faux en écriture». En novembre 2020, le tribunal de Lyon le condamne pour «vol aggravé et association de malfaiteurs» à cinq ans de prison ferme assortis d’une interdiction de territoire français de cinq ans.

Lors de ses démêlés avec les policiers, il dit à l’un de se renseigner sur les tatouages qui ornent ses jambes. Ces derniers, comme l’indique la présidente, permettent d’établir un lien avec «la mafia géorgienne». À un groupe criminel, né au mitan des années 1930 dans les prisons soviétiques, nommé «Vory v Zakone» («Les Voleurs dans la loi»).

Le prévenu quittera le tribunal sans rien avoir reconnu des faits qui lui étaient reprochés. Fidèle à la seule loi qui prévaut au sein de cette confrérie ultrahiérarchisée et hyperviolente, celle du silence.