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Émissions diesel : Renault épinglé à son tour


(photo AFP)

La Renault Espace diesel peut avoir un niveau d’émission d’oxydes d’azote (NOx) allant jusqu’à 25 fois le niveau autorisé, quand on le mesure à moteur chaud et non froid, a affirmé mardi l’association allemande de protection de l’environnement Deutsche Umwelthilfe (DUH), farouche critique des moteurs diesel.

« Nous avons fait des tests avec la Renault Espace Diesel, car elle avait déjà dévoilé dans d’autres tests des niveaux réels d’émission effrayants. (…) Toutes les variations dans les conditions préalables des tests avec un moteur chaud au lieu de froid ont mené à des valeurs d’émissions, à des niveaux que nous n’avions encore jamais mesurés », a assuré Jürgen Resch, directeur de l’ONG, lors d’une conférence de presse à Berlin.

Six tests menés par l’Université de sciences appliquées de Berne, en Suisse, ont fait ressortir des niveaux d’émission de 13 à 25 fois supérieurs aux 80 mg/km autorisés, un test faisant même étant d’émissions à plus de 2 000 mg/km.

« Nous n’avons pas vu des émissions à un tel niveau depuis la fin des années 1980, avec l’adoption de limites européennes d’émission. Il est incroyable que des voitures soit-disant modernes, qui polluent l’air ainsi, soient sur les routes », a estimé, lors de la conférence de presse de la DUH, Axel Friedrich, expert des transports.

Dès septembre, peu de temps après que le scandale Volkswagen de logiciels permettant de tromper les contrôles anti-pollution n’éclate aux Etats-Unis, la Deutsche Umwelthilfe avait affirmé avoir « des indices détaillés sur des manipulations des émissions » chez plusieurs constructeurs autres que VW et Audi. Ce qu’avaient énergiquement réfuté aussi bien Daimler que BMW.

En octobre, l’association avait aussi épinglé l’Opel Zafira diesel, affirmant que dans certaines situations de conduite, le niveau d’émission de NOx était 17 fois plus élevés que ce qu’autorise la norme européenne Euro 6. Opel n’a pas réagi à ses accusations, que la DUH a réitéré mardi.

Réclamant des tests véritablement « indépendants » sur les émissions polluantes des voitures, l’association a regretté que ni les constructeurs ni les autorités ne répondent à ses accusations. « La question de la transparence est centrale. (…) Ce sont les constructeurs qui sont responsables », a estimé M. Friedrich.

La semaine dernière, la Deutsche Umwelthilfe a déposé des plaintes dans les villes allemandes de Wiesbaden, Darmstadt et Munich (ouest et sud), leur reprochant un niveau d’oxydes d’azote trop élevé dans l’air mettant en danger la santé des habitants.

 

AFP