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Insécurité à Ettelbruck : «Nous devons prendre au sérieux ce sentiment»


L’installation des caméras autour de la gare d’Ettelbruck, rue de la Gare et rue Prince-Henri, est en cours d’étude. (Photo : francis wagner)

Bob Steichen, bourgmestre d’Ettelbruck, revient sur sa demande d’installation de caméras autour de la gare afin de lutter contre le sentiment d’insécurité dont il ne cache pas l’existence.

En réponse à une question parlementaire le 27 mars dernier, le ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden, a fait savoir que la commune d’Ettelbruck a déposé une demande afin d’installer le système de vidéosurveillance Visupol sur son territoire. Actuellement déployé à Luxembourg, avec 308 caméras, le réseau Visupol a la cote puisqu’en novembre dernier, Esch-sur-Alzette et Differdange ont reçu l’autorisation d’installation. Ettelbruck en espère donc autant afin de lutter contre le sentiment d’insécurité de plus en plus évoqué dans la commune et que souhaite combattre activement et à sa manière le bourgmestre Bob Steichen (LSAP).

Pourquoi cette demande afin d’installer des caméras du système Visupol?

Bob Steichen : C’est parce que nous avons quand même une gare assez grande d’un point de vue du trafic et autour se trouvent la rue de la Gare et la rue Prince-Henri, où l’on rencontre des problèmes de trafic de drogues et d’autres délits. Alors, en concertation avec la police d’Ettelbruck et la police régionale de Diekirch, nous avons conclu qu’il serait intéressant d’y installer des caméras afin de donner la possibilité à la police judiciaire de saisir des images en cas d’enquête.

Mais il faut savoir que c’est une démarche qui prend du temps, jusqu’à deux ou trois ans. Peut-être même plus, car il faut qu’une analyse détaillée du quartier soit réalisée par la police et il y a également des procédures administratives derrière. Une fois que tout cela sera fait, des endroits précis seront définis puis les caméras y seront installées. Ce sera peut-être dans deux ans.

Avez-vous demandé un nombre précis de caméras et, si oui, quel prix cela représente?

Non, nous ne savons pas encore combien, car cela dépendra de l’analyse. Sinon, pour le prix, je pense que ce ne sera pas trop important puisque nous serons responsables de l’équipement technique. D’un point de vue financier, ce sera supportable pour la commune.

Une démarche qui prend du temps

La demande de caméras traduit-elle un manque de policiers?

Pour l’instant, oui. Mais à partir de fin mai prochain voire début juin, on aura un effectif considérablement augmenté avec, au moins, neuf agents. À partir de ce moment, le commissariat fonctionnera à trois roulements, ce qui veut dire aussi pendant la nuit. On verra donc une nette amélioration concernant la présence de la police.

Dans ce cas, le contrat, qui s’achève en mai, des agents de sécurité privée sera-t-il renouvelé?

Nous ne savons pas encore. Nous avons toujours dit que nous le prolongerions jusqu’à ce que la police ait un effectif plus large donc on va sûrement prolonger encore d’un mois et nous verrons avec la police afin de tirer un bilan et voir si cela aura encore du sens.

En tout cas, lors des premiers mois de la mise en place, les échos de la population étaient très positifs. Là aussi, ce n’est pas une mesure de répression. C’est important de le souligner : c’est toujours quelque chose de préventif. Par exemple, les deux agents sont intervenus une fois afin de faire réduire le volume sonore à des jeunes qui avaient mis la musique trop forte. C’est notre volonté de mettre un accent renforcé sur le dialogue, car cela aide aussi pour la compréhension entre les gens.

Pas seulement la répression

L’insécurité est une thématique qui revient de plus en plus souvent dans plusieurs communes. Est-ce un phénomène global au Luxembourg selon vous?

C’est une bonne question. En tout cas, je pense que ce sont souvent les mêmes communes qui sont confrontées à ces problèmes et ce sentiment d’insécurité des habitants. Nous devons prendre au sérieux ce sentiment mais même avec des statistiques d’infractions, de délits, c’est dur de tirer des conclusions, car elles dépendent du nombre de contrôles de police. C’est le cas pour le trafic de drogues, par exemple.

Notre responsabilité, c’est de faire le maximum pour que les gens se sentent bien dans notre ville. Et ce n’est pas seulement la répression, cela passe aussi par la prévention et le travail social. À Ettelbruck, nous avons beaucoup de services sociaux et je pense que cela peut également aider à améliorer la situation.

Est-ce un sujet qui vous préoccupe au quotidien?

Un peu puisque c’est quand même une problématique à laquelle nous sommes souvent confrontés. Ce n’est pas toujours avec des délits réels mais plutôt concernant le sentiment d’insécurité que partagent les gens. Personnellement, je n’ai jamais eu un problème en marchant à travers la ville donc je ne pense pas que ce soit un problème majeur mais nous devons tout faire pour que les gens se sentent le mieux possible chez nous, pour qu’ils fréquentent la ville, pour qu’ils fassent leurs achats dans la ville puisque nous avons encore du commerce dans le centre et nous voulons maintenir ce commerce. C’est notre responsabilité en tant que politique.

Bob Steichen. Photo : editpress/fabrizio pizzolante

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