L’an dernier, près d’une centaine de personnes ayant subi des violences ont cherché de l’aide auprès de La Voix des Survivant-e-s, l’association qui se bat pour changer la loi.
Réunis dernièrement à Mersch, les membres de l’association La Voix des Survivant-e-s ont fait le point sur leurs actions menées ces derniers mois pour défendre les victimes de violences au Luxembourg.
La présidente et fondatrice, Ana Pinto, elle-même victime de violences conjugales par le passé, a égrené les différents volets de la mobilisation et les résultats obtenus.
Pour en finir avec le tabou autour des violences sexuelles, sexistes, physiques et psychiques, l’association a recueilli une série de témoignages et monté l’exposition «Brisons le silence» présentée à Luxembourg-Ville, à Esch-sur-Alzette, à Ettelbruck et à la Chambre des salariés.
La fin d’année a été particulièrement intense avec de nombreux rendez-vous et tables rondes, notamment pour accompagner la diffusion du film «Hors d’haleine» autour de la violence domestique : l’ASBL a assuré une vingtaine de séances d’information destinées aux lycéens et 15 séances du soir pour le grand public.
Nouveau départ
Tendre la main aux victimes isolées et les orienter vers des structures professionnelles reste l’une des missions clés de La Voix des Survivant-e-s.
«En 2024, 93 demandes d’aide nous ont été adressées par mail. S’y ajoutent les appels téléphoniques que notre présidente reçoit presque tous les jours de la part de personnes demandant de l’aide ou des conseils», indique l’association. Pour apaiser les traumatismes, un groupe de parole dédié aux femmes a été organisé en collaboration avec une thérapeute.

En octobre, l’ASBL présentait sa proposition de loi face à une salle comble. (Photo : fabrizio pizzolante)
Et pour soutenir concrètement les femmes en situation précaire, un fonds spécial d’aide «Nouveau départ» doté de 15 000 euros offre un coup de pouce financier à des victimes sur le chemin de l’indépendance.
Une proposition de loi
Enfin, pour réellement avoir un impact sur la vie des victimes et défendre leurs intérêts, La Voix des Survivant-e-s a travaillé dur afin d’avoir son mot à dire dans le processus législatif.
Une proposition de loi pour lutter contre les violences fondées sur le genre et leur impact sur les enfants co-victimes a été rédigée par les avocates et juristes bénévoles de l’ASBL. Un travail rigoureux qui a été récompensé par l’attribution du prix Anne Beffort de la Ville de Luxembourg en décembre.
Un débat très attendu
Une mission démarrée fin 2023 : «Nous avions lancé un appel à témoignages sur le fonctionnement des services SCAS, Treffpunkt et de la police», explique l’association. «Nous avons eu des réunions avec les ministres de l’Intérieur, de la Justice et de la Santé.»
Le 14 octobre, la proposition de loi est dévoilée lors d’une conférence publique en présence de la ministre de la Justice et d’environ 200 personnes.
Et pour défendre ce texte face aux députés, une pétition (numéro 3409) est mise en ligne sur le site de la Chambre : elle récoltera 5 009 signatures en quelques semaines. À ce jour, aucune date n’est encore fixée pour le débat.