Tandis qu’Emmanuel Macron rappelle l’indépendance de l’autorité judiciaire dans la condamnation de Marine Le Pen, le RN s’apprête à manifester contre ce «scandale démocratique».
Le président français Emmanuel Macron a apporté hier un soutien ferme à l’indépendance de la justice à la suite de la condamnation en première instance de la cheffe de file de l’extrême droite française Marine Le Pen, après l’annonce que la décision en appel pourrait intervenir à l’été 2026.
Lors du Conseil des ministres, le chef de l’État, qui ne s’était pas encore exprimé depuis la condamnation de lundi, s’est placé en «garant des institutions» en «rappelant» que «l’autorité judiciaire est indépendante» et que «les magistrats doivent être protégés et ont le droit d’être respectés», selon son entourage.
Emmanuel Macron a également affirmé que «tous les justiciables ont droit au recours», selon des participants, alors que la justice a déjà fait savoir qu’un nouveau procès en appel pourrait se tenir dans des délais qui laissent une porte ouverte à une éventuelle candidature présidentielle en 2027 de la leader du parti d’extrême droite.
En parallèle, une manifestation de soutien à la cheffe de l’extrême droite française est prévue ce dimanche à Paris. «Ce n’est pas un coup de force» mais une mobilisation «pour la démocratie», a assuré mercredi l’eurodéputé Jordan Bardella, à des journalistes au Parlement européen à Strasbourg.
«Cela nous semblait nécessaire (…) que nous puissions nous exprimer directement aux Français par l’intermédiaire de ces discours qui seront prononcés dimanche avec l’ensemble de nos cadres, de nos parlementaires et de nos militants», a ajouté le président du RN. Depuis sa condamnation, Marine Le Pen et son parti dénoncent un «scandale démocratique», une «ingérence des magistrats», des «manœuvres du système». Dans ce contexte, le RN veut s’en prendre au principe de l’exécution provisoire pour les peines d’inéligibilité, qui rend celles-ci immédiatement applicables, sans attendre que les recours soient épuisés.
«Je suis à ses côtés, je vais continuer à l’être (…) On va évidemment mener le combat», a assuré l’eurodéputé Jordan Bardella, qui faisait son retour au Parlement européen après avoir manqué les deux premiers jours de la session.