Ilia Malinin est devenu champion du monde de patinage artistique pour la deuxième fois de suite, à l’issue d’un programme de très haut niveau ponctué de six quadruples sauts, samedi à Boston.
Ovationné par les 19 000 spectateurs du TD Garden, Malinin, 20 ans, a récolté le score impressionnant de 318,56 points, devant le Kazakh Mikhail Shaidorov (287,47 pts), 20 ans également, et le Japonais Yuma Kagiyama (278,19 pts), 21 ans.
Grand favori pour conserver son titre tant il plane sur le patinage masculin depuis deux saisons, Malinin pointait déjà en tête après le programme court. Mais il ne disposait pas pour autant d’une avance si confortable avant d’aborder le libre. Kagiyama, vice-champion olympique en 2022, le talonnait en effet de seulement 3,32 points.
Mais le Japonais, visiblement stressé, a commis plusieurs erreurs inhabituelles. Une chute, une hésitation à la réception et un quadruple saut devenu un double lui ont coûté quelques points. Mais son avance dans le court a été suffisante pour lui permettre de rester sur le podium.
Trente points d’avance
Au final, Malinin s’impose avec plus de 30 points d’avance sur son dauphin Shaidorov. L’Américain, seul patineur à avoir réussi un quadruple axel en compétition, a réalisé au cours de son programme les six types de quads existant dans le patinage, ajoutant à l’axel un quadruple flip, un quadruple Lutz, un quadruple Salchow, un quadruple boucle piqué et un quadruple boucle qui lui avait causé quelques problèmes cette saison.
« Je suis vraiment fier parce que j’ai enfin réussi à faire ce boucle pour la première fois en compétition », a-t-il déclaré. « Pour le reste, j’ai simplement fait ce que j’avais à faire et à la fin, j’étais content que ce soit fini », a ajouté l’Américain, qui s’est allongé sur la glace pendant quelques instants dans un TD Garden en liesse.
Mais au-delà des sauts, il a également démontré au cours de la compétition d’impressionnants progrès dans l’interprétation et le raffinement. « De compétition en compétition, il ne semble pas perdre de vue qu’il y a d’autres aspects au patinage qui sont également très importants », a d’ailleurs souligné Nathan Chen, dernier champion olympique en date désormais retraité.
Triplé pour les Etats-Unis
Depuis qu’il a déboulé sur la scène internationale en 2022, Malinin s’est imposé comme le nouveau phénomène du patinage mondial et a tout pour être la star des prochains Jeux olympiques d’hiver dans moins d’un an. « Je pense que l’une des choses que je vais faire après les Mondiaux, c’est vraiment essayer de voir à quoi ressemblera ma saison pour la saison olympique », a-t-il déjà projeté.
« Je veux vraiment minimiser le manque d’efficacité et travailler sur ma technique, sur la qualité de patinage, sur toutes les composantes des programmes pour donner tout ce que j’ai et quand je me présenterai aux Jeux olympiques, être prêt et aussi confiant que possible. »
Un peu plus tôt, les Américains Madison Chock et Evan Bates avaient été sacrés champion du monde de danse sur glace pour la troisième fois de suite. Déjà en tête après la danse rythmique, ils s’imposent avec un score cumulé de 222,06 points et devancent comme l’an dernier les Canadiens Piper Gilles et Paul Poirier, récompensés de 216,54 points.
Avec 207,11 points, les Britanniques Lilah Fear et Lewis Gibson, qui patinaient sur un medley des tubes de Beyoncé, ont décroché le bronze, leur première médaille mondiale. A domicile, les Américains ont donc réalisé un formidable triplé, puisqu’ils avaient également décroché vendredi la médaille d’or dans l’épreuve féminine grâce à Alysa Liu. Le seul titre qui leur a échappé est revenu aux Japonais Riku Miura et Ryuichi Kihara chez les couples.