Alors qu’on s’attendait à surtout le voir défendre samedi contre la Suède, le Luxembourg, vainqueur 1-0, a livré une très bonne partition offensive, loin de ses standards de 2024.
Avant de défier la Suède, samedi à domicile puis la Suisse, demain à Saint-Gall, le sélectionneur luxembourgeois Luc Holtz se félicitait des retours de blessure d’Yvandro Sanches et Vincent Thill, et de ce que ces retours devaient lui offrir, en termes de «possibilités» offensives et de capacité à «faire davantage mal à l’adversaire» par rapport au rassemblement international de juin dernier, où des Rout Léiwen largement décimés avaient dû se contenter de «mettre en place quelque chose d’intéressant défensivement» en France puis en Belgique (défaites 3-0).
Samedi, au stade de Luxembourg, Sanches est resté sur le banc, et Thill n’en est sorti que pour le temps additionnel, au cours duquel il a failli enfin inscrire son 4e but en sélection, près de six ans après le dernier (le 2 juin 2019 contre Madagascar). Mais les Rout Léiwen n’ont pas eu besoin de leurs deux grands absents de 2024 pour s’offrir un succès historique et de prestige contre une Suède qu’ils n’avaient jamais battue et qui restait sur six matches sans défaite. Ni pour offrir une production offensive assez remarquable, loin de leurs standards de 2024 où ils s’étaient montrés assez indigents (cinq buts en dix matches, dont sept sans marquer) dans ce secteur.
Bien sûr, pour que l’exploit soit possible, il a aussi fallu qu’Anthony Moris sorte deux parades exceptionnelles devant Isak (8e) puis Starfelt (9e) en début de match, que Seid Korac, seul buteur de la partie (23e), livre une prestation XXL en défense centrale, que Barreiro puis «Kiki» Martins soient bien placés pour contrer des tentatives dangereuses d’Isak et Ayari (59e, 70e), que Bohnert signe un retour capital devant Karlström (72e) ou qu’Holm, en bonne position dans la surface, dévisse (85e). Mais de l’autre côté du terrain, le Luxembourg, emmené par un Danel Sinani rayonnant dans un rôle de meneur de jeu derrière les deux attaquants (Gerson et Madjo), s’est finalement procuré davantage d’occasions nettes que la Suède.
Le score aurait pu être plus large
Le but luxembourgeois a été inscrit sur un corner (de Sinani), certes, mais pour le reste, c’est dans le jeu que les principales opportunités sont survenues. Et si le bizut Brian Madjo, qui a trop croisé et écrasé sa frappe face à Olsen (21e), a eu de la réussite de voir le ballon revenir dans sa course au bout d’une percée de Barreiro, les autres situations, les Rout Léiwen se les sont amenées tout seuls. Il ne leur a alors manqué que la justesse dans le dernier geste, à l’image de Moreira, qui a perdu son duel avec Olsen après avoir été mis sur orbite par une astucieuse déviation de la tête de Curci (76e).
Le portier suédois a encore sorti le grand jeu quand Barreiro a repris à bout portant un service en retrait de Sinani (86e) et que Thill a enroulé, du coin droit des 16 mètres (90+4). Mais il aurait pu s’incliner une seconde fois si Curci était parvenu à couper ce centre de Marvin Martins (86e) ou ne s’était pas emmêlé les pinceaux après l’avoir effacé, au bout d’un raid solitaire (90+2). Aux côtés d’un Gerson Rodrigues généreux, sobre et disponible, à défaut de se procurer de vraies balles de but, et dont le beau débordement sur Hien aurait mérité mieux (30e), Curci a ainsi été l’auteur d’une entrée très remarquée, lui qui réalise une saison pleine en D2 belge avec les Francs Borains (26 matches dont 22 comme titulaire, 6 buts, 5 passes décisives).
Pas anodin, pour notre consultant Sébastien Grandjean. «Ce que j’ai beaucoup aimé, c’est de voir que le Luxembourg a retrouvé des joueurs avec du temps de jeu, apprécie l’actuel entraîneur de la réserve du Standard (D3 belge). Et cela se voit. Quand on voit Sinani, qui évolue enfin plus en Bundesliga, on voit qu’il prend son pied. Dès que ces gars recommencent à être titulaires et que le rythme est là, avec le supplément d’âme qu’il y a à évoluer dans un stade plein et à défendre les couleurs nationales, il y a une émulation fantastique. Et ce constat que je fais pour Sinani est finalement valable pour tous les animateurs du secteur offensif, dont Gerson Rodrigues.» Pourvu que ce constat se prolonge, demain à Saint-Gall.