La ministre de la Recherche, Stéphanie Obertin, n’exclut pas d’attirer de manière proactive des chercheurs décidant de tourner le dos aux États-Unis de Donald Trump.
La députée Françoise Kemp (CSV) s’est déclarée favorable, hier, à la Chambre, à l’accueil au Luxembourg des chercheurs américains qui «doivent faire face à une forte pression» depuis le retour au pouvoir de Donald Trump. «Ils se voient confrontés à des coupes budgétaires, un climat d’incertitude et des licenciements», rappelle l’élue. Jusqu’à 5 000 chercheurs auraient déjà perdu leur emploi, rien que dans les domaines de la santé et des sciences de la vie.
Le fait que bon nombre de chercheurs expérimentés soient tentés de quitter les États-Unis pour retrouver des conditions de travail et de vie plus stables constituerait «une chance unique pour l’Europe et le Luxembourg d’attirer des chercheurs remarquables dans leurs instituts de recherche et universités». «Cela ne profiterait pas seulement aux sciences, mais aussi à l’économie luxembourgeoise, en tête dans l’intelligence artificielle et la biomédecine», complète Françoise Kemp.
La ministre Stéphanie Obertin dit avoir «enregistré l’intérêt grandissant» de chercheurs américains à rejoindre l’Europe. «Nous allons continuer à suivre l’évolution de la situation et, le cas échéant, les accompagner» pour s’installer au Luxembourg.
D’une manière plus globale, l’écosystème de la recherche luxembourgeois serait très international. Différents programmes de recrutement existent, chapeautés par le Fonds national de la recherche (FNR). «On s’est donné une série d’instruments pour attirer des chercheurs internationaux. En même temps, nous voulons aussi continuer à former des jeunes chercheurs luxembourgeois, appelés à travailler à l’université ou dans les différents centres de recherche publics», précise Stéphanie Obertin.