Un des enseignements de la journée d’hier est le suivant : les dérapages anonymes sur les réseaux sociaux ne restent pas impunis.
Le tribunal d’arrondissement de Luxembourg a en effet condamné à neuf mois de prison ferme un citoyen luxembourgeois de 54 ans qui, dans la foulée d’un reportage télévisé, avait violemment insulté sur Facebook Serge Kollwelter et Laura Zuccoli, deux membres de l’Association de soutien aux travailleurs immigrés (ASTI).
Des mots comme « tzigane », « sale traître » et même des menaces de mort avaient été lancés sur la toile. Un deuxième prévenu, âgé lui de 45 ans, a écopé dans cette même affaire d’une peine de prison de neuf mois assortie de sursis.
Ces deux condamnations vont certainement faire jurisprudence au Luxembourg et doivent être une sérieuse mise en garde pour tous ceux qui continuent de penser qu’ils peuvent se cacher derrière des pseudonymes sur le net pour publier tout et n’importe quoi sur les réseaux sociaux.
Tout comme la presse, ces internautes doivent se soumettre aux règles du jeu. Des menaces, des insultes, des incitations à la haine ou d’autres propos déplacés n’ont pas leur place sur la toile. Cette immense plateforme d’échange que représente internet doit par contre permettre de réanimer un débat public entre citoyens qui fait souvent défaut dans la société de nos jours.
Des principes comme le respect d’autrui doivent cependant prévaloir et il ne faut pas tomber dans le piège des insultes aveugles, qui restent souvent sans fondement.
Ces dernières semaines, la défense de la liberté d’expression a été sur toutes les lèvres. Endiguer les dérapages sur la toile ne remet pas en cause ce principe fondamental sur lequel repose notre société.
Chacun peut certes avoir son avis et également ses idées. Les lancer dans un cercle restreint est cependant autre chose que de les publier sur les réseaux sociaux ou des forums de discussion, ouverts à tout le monde. Cette donne constitue un nouveau défi qui devra trouver une réponse adéquate pour éviter les abus dans la plus grande agora que le monde ait jamais connue.
De notre journaliste David Marques