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[Handball] Gyafras, résurrection d’un buteur


Avec 70 pions en sept journées, David Gyafras survole le classement des buteurs. (Photo Marcel Nickels)

[Sales-Lentz league (8e j.] Le Hongrois s’est refait une santé à Pétange, où il dispute sa troisième saison.

Avec 70 pions en sept journées, David Gyafras survole le classement des buteurs. Malgré ça, son équipe se traîne à la sixième place et possède la troisième moins bonne attaque. C’est que le Hongrois pèse 33,5% des buts inscrits par Pétange depuis le début de la saison. Un poids dont il aimerait se délester en partie. « À quoi ça peut bien me servir d’inscrire 12 buts si on perd de 10 ? »

Par cette question, le Hongrois ne remet pas en question sa présence dans un club qu’il a rejoint à l’été 2013 mais affirme son désintérêt pour ce qui est de ses propres statistiques : « Le handball, ce n’est pas du tennis. Tu ne joues pas tout seul… »

Natif de Szolnok, David Gyafras passera six années à Veszprem dont trois en équipe première. En 2007, il décide de quitter le pays et débarque à Bascharage qui, en son temps, comptait déjà un autre Hongrois, Szabolcs Kekési. Dès ses premières apparitions, l’arrière gauche fit étale de ses qualités de buteur mais aussi de celles de leader. Un rôle qui lui sied plus que jamais à Pétange.

« Il y a beaucoup de jeunes joueurs, la moyenne d’âge doit être de 23 ans, et on sent un manque d’expérience », glisse celui qui est en charge des U17. « Il a toujours une oreille pour les jeunes », confirme Andy Mauruschatt, le gardien du HBP, qui ratera les retrouvailles ce samedi avec son ancien club.

Du haut de ses 32 ans, David Gyafras ferait donc figure de guide. Mais si transmettre son savoir-faire lui est plaisant, pas sûr qu’il envisage de raccrocher de sitôt. Lui qui, en 2010, vit son tendon d’Achille se rompre. Bilan : deux opérations et huit mois d’absence.

Bientôt de retour à la Coque ?

Les deux saisons suivantes, Gyafras ne retrouva jamais vraiment son niveau et lorsque le président Sales, qui l’emploie toujours dans sa compagnie de transport, lui conseille de se trouver un nouveau club, seul Pétange, devenu depuis une véritable terre d’accueil pour ex-Brasseurs, lui ouvre ses portes. Un désintérêt qu’explique Gyafras lui-même : « Lors de ma dernière saison à Bascharage, je jouais quoi ? Quinze-vingt minutes par match. Et encore, je n’étais pas très bon. Je comprends que des clubs se soient posé des questions… »

Épargné par les blessures depuis son arrivée à Pétange, le Hongrois a retrouvé son efficacité. Au point, à l’écouter, de voir deux clubs lui faire du pied cet été. « Mais je suis bien ici. Et puis, je suis encore sous contrat », déclare le courtisé qui sera néanmoins libre en juin prochain : « Je ne sais pas encore si le club souhaite prolonger mon contrat. Si c’est le cas, on verra ça le moment venu. »

Une chose est sûre, David Gyafras se plaît au Grand-Duché, un pays dont il a appris à apprécier les charmes aux côtés de Renata Keves, ex-joueuse de Bascharage en charge aujourd’hui de l’équipe dames de Pétange. « Quand on a un peu de temps libre, on va se balader avec Bendi, notre fils. »

Amateur d’après-midi passés « en terrasse à boire des cafés entre amis au soleil », l’arrière gauche ne semble pas nourrir de véritables regrets quant à une carrière qui aurait pu se révéler plus riche en trophées. « Sportivement, mon plus beau souvenir, c’est la victoire en Coupe de Luxembourg avec Bascharage. C’était ma première saison et on gagne la Coupe ! On avait fait la fête pendant deux jours ! »

La Coque, Gyafras pourrait la revoir dès cette année. À condition de battre Schifflange fin décembre en quart de finale. En attendant, il se rendra ce samedi à Esch où, il sait par avance que son rendement aura sans doute peu d’influence sur le résultat final.

Charles Michel