COUPE (8es DE FINALE) Plus le temps passe, plus la Jeunesse et le Progrès semblent devoir se contenter de tout miser sur la Coupe pour embellir la fin de saison. Leur choc de ce mercredi soir est crucial.

Il y a eu un moment, au printemps dernier, où Jeff Strasser a tout déballé sur la table. Lui qui sait être prudent n’a pas tortillé du derrière quand il a jugé bon d’asséner que désormais, vu la situation morose en championnat, c’était «tout pour la Coupe». Il arrive qu’on regrette ce genre de paroles. Mais le technicien a créé un esprit commando et Niederkorn est allé soulever le trophée au stade de Luxembourg. Est-ce déjà l’heure, pour le tenant du titre, de remettre le couvert et de faire tapis dès les huitièmes parce qu’il sent que son tour est déjà passé, à dix journées de la fin du championnat? Et qu’aller au tirage de Nyon passe forcément par une nouvelle finale gagnante, fin mai?

Apparemment, à une année d’intervalle, il est encore trop tôt pour que l’intérimaire Samuel Scholer nous refasse du Strasser dans le texte. Avec cinq points de retard «seulement» sur le podium, malgré un moment «tumultueux» pour le club, malgré un staff occupé à «remettre de la bienveillance dans le coaching», malgré une «vraie timidité dans les 30 derniers mètres à laquelle il faut remédier», le Progrès ne va pas encore choisir.

En vrai, c’eût été curieux qu’il le fasse. Pas après sa prestation du 9 février dernier à la Frontière, souvent indigente et où il lui faut revenir dans l’espoir encore très mince d’apprendre la vie à la Jeunesse. On est dans ce rapport de forces : le Progrès joue de façon médiocre et n’en tire que peu de bénéfices tandis que les Bianconeri jouent bien mais ont la réussite d’alcooliques qui chercheraient à uriner contre le vent. «On a de vrais problèmes d’efficacité alors qu’on maîtrise tous nos matches. Et là, on est ramenés à notre budget», constate, fataliste, Arnaud Bordi, dont on ne sait pas s’il a identifié quelle est la cause, la conséquence et est le chemin qui y conduit, entre le manque de moyens, le manque de buteurs et le classement actuel. Pourtant, lui non plus n’en est pas à abdiquer sur le versant DN de sa saison. «Le RFCU, Mondorf ou le Progrès lâchent beaucoup de points, donc…»

Ce soir, c’est 5 sur 15 contre 2 sur 12

Y croient-ils vraiment encore alors que l’évidence, c’est que la Coupe est la voie la plus directe vers l’Europe? Parce qu’au stade des promesses non tenues en BGL Ligue, avec ces deux-là, on n’est pas restés sur notre faim jusque-là. Pour 2025, on espérait un Progrès affamé… qui n’a signé qu’un 5 sur 15 depuis début février. Et après avoir retourné le Progrès (3-1) lors du match de reprise et alors qu’elle nous promettait l’enfer sur terre façon remontada de février-mars-avril 2024, la Jeunesse… s’est effondrée dans les résultats, jouant bien mais signant un 2 sur 12 avec défaite contre Mondercange (1-0) et humiliation contre Hostert (0-3). Pour les envies d’Europe, vous êtes bien gentils, mais vous repasserez! Ce soir d’ailleurs. Avec peu de chances d’éclaircie pour celui qui ne saisit pas l’occasion.

Il y aura donc, au menu, une bataille de numéros 2 dans les buts puisque Giovanardi côté Jeunesse et Latik au Progrès seront privilégiés. Une bataille du milieu aussi, avec un Niederkorn dont on se demande s’il conservera la défense à quatre travaillée depuis deux ans avec Strasser ou celle à trois essayée depuis le début d’année, qui lui permettrait de repeupler l’entrejeu. Et bien des questions à soulever dans le onze de départ des visiteurs, avec un Daham théoriquement de retour, un Jousselin prié de retrouver son niveau du début de saison, un Ahmetxhekaj relancé, un Camara lancé tout court, un Natami qui en a fini avec sa suspension, un Gerson qui cherche la forme, un Burban qui pourrait l’avoir retrouvée au vu de son entrée contre Rodange… Bref, cela en fait des mystères. Tout ça pour qu’à 22 h, une équipe soit relancée et qu’une autre s’offre une petite parenthèse d’enfer printanier.