La Ville d’Aubange compte décrocher 3,4 millions€ de subsides pour poursuivre la rénovation urbaine d’Athus. Elle compte mener à bien trois nouvelles actions durant les trois prochaines années, si elle obtient un financement de la Région wallonne.
Le conseil communal d’Aubange s’est réuni expressément pour parler d’un seul dossier. L’enjeu ? Décrocher 3,4millions€ de subsides wallons pour mener à bien des projets de rénovation urbaine, dans le cadre d’un programme d’actions triennal opérationnel (PATO). Un dossier qui doit être rentré pour le 15 mars au plus tard.
Voici les trois actions que la Ville compte mener, longuement présentées par le bourgmestre François Kinard.
1. Réaménager l’îlot urbain de la bibliothèque d’Athus
Pour ce faire, la Ville aura besoin d’acquérir les bâtiments n°72, 76 et 78 de la grand-rue (elle est déjà propriétaire du n°74). Les bâtiments étant vétustes, ils seront démolis. Les terrains mis à nus seraient vendus à un promoteur privé pour y développer un bâti de qualité, avec un rez-de-chaussée commercial et du logement. Une attention sera portée aux parkings et à un espace vert. Le coût total est estimé à 1,2 million€.
2. Réaménager l’îlot urbain du quartier du Brüll
Cet îlot est conséquent. Situé entre la rue de Rodange et la rue des Jardins, il longe la place et le parc du Brüll. La Ville y a déjà procédé à des acquisitions et démolitions. L’idée ici serait d’acheter le gros bâtiment situé au n°7 de la grand-rue (ancienne galerie commerçante aujourd’hui en partie occupée par D-Carlux) et de le raser. Toujours dans la même optique: faire place nette en vue d’une reconstruction de qualité avec un partenaire privé (logements et rez commercial), en prévoyant des parkings et une liaison de mobilité douce entre le Brüll et le zoning commercial. On parle ici d’un coût total de 2,1 millions€.
3. Corridor vert de la Messancy
L’idée est d’aménager en espace vert la zone reprise entre le site Floréal et la jonction entre la Messancy et la Chiers. La Ville est propriétaire des terrains concernés. On parle d’un montant total de 934 000 €.
Au total, ces actions sont estimées à 4,24 millions€. La Ville sollicite 3,4 millions€ de subside (80% du coût). Elle devrait donc financer 848 000 € sur fond propre.
Il est prévu que le produit de la vente de terrains à des promoteurs privés soit réinjecté dans le développement urbain, comme l’aménagement de la future place du Brüll.
Les deux groupes de la minorité se sont abstenus au vote.
Trop ambitieux et trop risqué ?
Du côté de la minorité, si on semble séduit sur papier, on soulève plusieurs inquiétudes. Véronique Biordi (Intérêt Général) constate que les estimations des bâtiments à acquérir ne reposent que sur une visite extérieure.
«Il n’y a pas eu d’évaluation immobilière poussée. On n’achète pas un chat dans un sac», pointe-t-elle, craignant par ailleurs la présence éventuelle d’amiante ou de pollutions. Or, comme le subside wallon est une enveloppe fermée, les surcoûts seront uniquement à charge de la Ville… «Cela risque-t-il de se faire au détriment de l’opération de développement rural dans nos villages ?», se demande Christian Binet.
Le bourgmestre François Kinard, explique, compte tenu des délais très courts pour introduire cette demande de subside, que les démarches n’ont pas eu le temps d’aboutir pour des visites intérieures. «Si un bâtiment vaut bien plus que ce qui a été estimé, on pourrait abandonner une action, et redistribuer le subside sur une autre action, moyennant accord de la Région» , ajoute-t-il.
Concernant les projets dans les villages, le bourgmestre rassure. «Le programme communal de développement rural (PCDR), on veut vraiment le mettre en place », insiste-t-il, relevant qu’il est difficile de comparer le PCDR et le développement urbain. «Le PCDR va nous coûter beaucoup plus cher que le développement urbain (NDLR: car il est nettement moins subsidié). Malheureusement, cela, ce n’est pas de notre ressort.»
Du côté de TPA, Dany Lucas parle d’un projet très ambitieux, peut-être trop à l’entendre. «Pour nous, la ville n’a pas les reins assez solides pour programmer un îlot urbain comme celui du Brüll». Olivier Murru estime que le risque financier pour la commune est sous-estimé, que cela va trop vite.
«Il faut aller de l’avant, tenter et… raison garder, répond François Kinard.Si nous n’avions pas tenté de décrocher ces subsides, vous nous l’auriez reproché.»