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[BGL Ligue] Mais où s’arrêtera donc Hostert ?


Après le RFCU en février, Jean-Désiré Tibor et les Hostertois se sont offert le scalp de la Jeunesse, dimanche à la Frontière.(Photo : mélanie maps)

Vainqueur de cinq de ses sept derniers matches de championnat, le promu n’est plus qu’à deux points du top 8 et deux victoires d’un maintien direct dans l’élite.

Si le championnat avait débuté en février, Hostert, 11e à la mi-saison, serait aujourd’hui sur la 3e marche du podium avec 10 points, à égalité avec Dudelange et à une unité seulement de Strassen. «Et c’est encore mieux, s’exclame son entraîneur Marc Thomé, si tu prends les deux matches de décembre!» En incluant les deux journées ayant précédé la trêve, l’USH serait en effet carrément seule 3e avec 16 points, toujours à une longueur de l’UNA et à deux malheureuses unités de l’intouchable Differdange.

Ce récent rythme d’Européen (2,29 points par match, soit 68 points rapportés sur 30 journées) voire de champion (depuis le passage à 16 clubs en 2020, seul le Swift a été sacré avec plus de points, en 2023), tranche avec celui de relégué en puissance affiché l’été dernier par le promu, battu quatre fois lors des cinq premières journées (pour une victoire). Mais aussi avec les prédictions d’avant-saison de son coach qui l’imaginait, avant les arrivées fin août du gardien international mauricien Dorian Chiotti et du défenseur central français Antoine Letiévant, jouer «au mieux la troisième position en partant du bas», c’est-à-dire celle de second barragiste.

La victoire à Pétange, le premier déclic

«Il ne faut oublier qu’on était promus et qu’il a fallu, pour certains, se mettre à niveau car il y a un vrai fossé entre la BGL Ligue et la PH», rappelle Mathieu Leroux, pour qui tout n’était pas à jeter en début de saison, «à part la première mi-temps à Wiltz (défaite 4-3, 3-0 à la pause, 1re journée) où on passe à travers». «Contre Hesperange (1-5, 2e j.), on menait 1-0 avant de prendre ce rouge qui change le match, illustre le milieu. Et Differdange (1-3, 12e j.), on est une des seules équipes à les avoir faits un peu déjouer un peu en menant 1-0 et en tenant longtemps le 1-1.»

De l’aveu de Thomé et la plupart de ses gars, «le déclic», pour une équipe qui avait le tort de s’effondrer dès qu’elle concédait un but, a eu lieu lors de la victoire du 7 décembre à Pétange (0-2, 14e journée). Mathieu Leroux objecte qu’«il y avait déjà du mieux lors des matches précédents» mais depuis, Hostert a remporté quatre matches sur six, contre un Rodange qui avait pourtant remonté un handicap de trois buts (4-3), un RFCU (1-0) qui lui en avait pourtant collé quatre à l’aller (1-4), un Mondercange qui menait 2-0 à la pause (2-4) et une Jeunesse (0-3) qui n’est plus qu’à deux points devant.

Et ce, malgré l’absence dimanche à la Frontière de celui que l’entraîneur hostertois considérait comme une «garantie» : Kenan Avdusinovic, le meilleur buteur du championnat (14 buts) blessé depuis deux semaines. Dans ce laps de temps, l’USH a aussi pris un point contre un Strassen qui n’a égalisé qu’à la 95e minute… par son gardien Koray Özcan et sa seule défaite, lors des sept dernières journées, est peut-être intervenue là où on l’attendait le moins, au vu des tourments hivernaux du Swift : à la reprise, à Hesperange. Un mal pour un bien? «Avec le recul, on peut le dire comme ça», reconnaît Marc Thomé.

Le 4-3-3 et Derbali ont changé la donne

Cette superbe série, le technicien de 61 ans l’impute notamment à une «très bonne préparation hivernale» et à l’instauration – voulue par les joueurs – d’un système fixe, le 4-2-3-1 (ou 4-3-3 en fonction du positionnement de Leroux dans l’entrejeu), dans lequel Letiévant s’épanouit désormais comme latéral gauche et Diogo Fernandes «fait un travail énorme» à la pointe de l’attaque. Mais aussi à l’arrivée hivernale d’un «vrai défenseur», Rayed Derbali, au sein d’une équipe «trop joueuse» pour Thomé mais aussi trop poreuse avant sa signature.

En cinq matches avec le Franco-Tunisien de 24 ans dans ses rangs, l’USH a déjà réalisé deux clean sheets, contre trois sur l’ensemble de la phase aller, qu’elle a conclu avec la deuxième plus mauvaise défense de l’élite (37 buts). Surtout, elle a porté à dix points (contre 3 à la trêve) son avance sur le premier barragiste, Bettembourg et n’est déjà plus, avec 26 unités au compteur, qu’à deux victoires d’assurer son maintien direct en BGL Ligue, où ses deux prochains adversaires seront justement le Fola, lanterne rouge, puis Bettembourg.

Après quoi, elle pourrait se payer le luxe de déjà se tourner vers la saison prochaine, dans son recrutement mais aussi en donnant du temps de jeu à certaines promesses de son académie comme le défenseur Luca Cungs (17 ans), le milieu Rodrigo Fernandes (16 ans, trois apparitions cette saison) ou l’attaquant Max Wolter (17 ans). Qui l’aurait cru, il y a à peine plus de trois mois?