Le Premier ministre assure que le Luxembourg contribuera au réarmement de l’Union européenne. L’enveloppe reste à définir. Des conclusions sont attendues pour le sommet de l’OTAN prévu fin juin.
En ce moment où nous ressentons que l’Histoire évolue rapidement, l’Europe doit agir ensemble, pour renforcer sa compétitivité, sa défense et pour soutenir l’Ukraine. Nous devons être plus unis que jamais.» Le Premier ministre luxembourgeois, Luc Frieden, s’est clairement positionné jeudi à son arrivée au sommet européen extraordinaire consacré à l’Ukraine et à la sécurité européenne.
Un accord sur le paquet de 800 milliards d’euros pour réarmer l’Europe, mis sur la table par la Commission européenne, a finalement été adopté. Les veto redoutés du Premier ministre hongrois, Viktor Orban, et peut-être de son homologue slovaque, Robert Fico, n’ont pas été émis. «Si un ou deux États membres disent stop, il faut les laisser à quai et continuer à aller de l’avant sans eux», clamait en début d’après-midi Luc Frieden.
Le Luxembourg, en tout cas, figure parmi les 25 États membres qui sont prêts à investir davantage dans la défense. Le plan de la Commission irait dans la bonne direction. «Il faudra mobiliser à la fois des fonds européens, des fonds émanant des États membres et des fonds du secteur privé. La combinaison de ces efforts fera que l’on pourra avancer de manière substantielle», note le Premier ministre.
«Assurer la sécurité, la paix et la liberté»
Dès mardi, Luc Frieden avait souligné devant la Chambre des députés qu’il serait «inévitable» pour le Grand-Duché «de remettre, dans la décennie à venir, fondamentalement en question (ses) dépenses de défense». Une nouvelle augmentation de l’effort de défense semble incontournable. La trajectoire arrêtée en juin 2024 prévoit que le minimum de 2 % du revenu national brut (RNB) imposé par l’OTAN sera atteint en 2030. Une enveloppe de 1,5 milliard d’euros devra alors être débloquée, contre 780 millions d’euros actuellement.
«On doit évaluer ce que nous pouvons faire en plus sur le plan national. La discussion sera à mener en prévision du sommet de l’OTAN», met en perspective le Premier ministre. Les membres de l’Alliance atlantique se réuniront les 24 et 25 juin aux Pays-Bas. De nouvelles priorités seraient à définir.
Si le Grand-Duché est prêt à apporter sa pierre à l’édifice, il souhaite qu’une vision plus globale soit adoptée. «Il ne s’agit pas uniquement d’une question d’argent. Il faudra définir dans quel matériel on investira ensemble, comment on pourra utiliser les fonds de manière intelligente. L’interopérabilité sera un facteur clé», insiste Luc Frieden.
Les grandes priorités dans lesquelles le gouvernement compte s’engager, au Luxembourg et à Bruxelles, sont le soutien de l’Ukraine, le renforcement de la sécurité européenne et nationale, mais aussi le maintien des relations avec les États-Unis de Donald Trump. «On s’est trop longtemps reposés sur les États-Unis. En tant qu’Européens, nous devons devenir plus forts. Je veux toutefois que nous réussissions aussi à maintenir de bonnes relations transatlantiques. Les États-Unis ont la plus forte armée au monde et investissent le plus dans leurs capacités militaires. En fin de compte, nous devons durablement assurer la sécurité, la paix et la liberté», plaide le Premier ministre.