Depuis le 24 janvier, une campagne de remplacement d’airbags défectueux et dangereux a débuté sur les Citroën C3 et DS3. En Moselle, le groupe Stellantis, propriétaire de la marque, prend sa part du côté de Trémery où un atelier regroupant une équipe de six « retoucheurs » est à la manœuvre.
Les plastiques et autres caches qui assurent à l’habitacle de la C3, quinze ans d’âge, une allure encore respectable, sont extraits les uns à la suite des autres. Les gestes de Victor sont précis et en quelques minutes, l’intérieur du véhicule est un véritable fourbi avec des fils de couleur pendouillant, en attente de retrouver leur logement.
Le «retoucheur», comme on les appelle ici, chez Stellantis à Trémery, a été formé avant de pouvoir intervenir sur une de ces 230 000 Citroën en circulation en France et rappelées par le constructeur. Sa mission est cruciale : remplacer les deux airbags frontaux dans chacun des véhicules alignés dans l’atelier. Les deux protections sont défectueuses, dangereuses même et la campagne de rappel des Citroën, baptisée «Stop drive», bat son plein sur le site mosellan. «En 45 minutes, ce sera fait. J’ai l’habitude maintenant!»
Rapide et gratuit
Dans sa journée, Victor et ses cinq collègues verront ainsi passer une quarantaine d’habitacles. Il fait beau, ce mardi 4 mars, le soleil donne et la température est plutôt agréable sous la grande tonnelle blanche.
Les clients qui attendent leur tour arrivent de toute la région. La plupart habitent dans un rayon de vingt kilomètres autour de l’usine de Trémery. Ce qui fait un total de 2 300 voitures à remettre en état. Le sujet de ces airbags Takata, du nom de la firme japonaise qui les fabriquait, et aux réactions incontrôlées à l’impact, a produit son effet dans le monde de l’automobile avec, à plusieurs endroits de la planète, son lot de victimes.
Et même si le fabricant a déposé le bilan, dès 2017, croulant sous les procès, les constructeurs, eux, continuent de réparer. «Les clients détenteurs d’un véhicule présentant le défaut reçoivent tous un courrier de nos services pour le changement, totalement gratuit évidemment. Il est également possible de nous appeler, d’aller sur notre site», explique Stéphane Calame, responsable du projet de modernisation des airbags, chez Stellantis Trémery. «S’ils allaient tous chez leur concessionnaire, l’opération mettrait beaucoup trop de temps.»

Une quinzaine de jours sont nécessaires pour obtenir son rendez-vous, contre une heure trente sur site pour repartir avec son véhicule. Les conducteurs des DOM-TOM avaient été les premiers à être rappelés par Stellantis, puis le sud de la métropole a suivi, il faut désormais équiper le reste de l’Hexagone. «La voiture de notre fille était concernée, racontent Danièle et Nicolas, qui patientent un peu avant de récupérer les clés de la C3. Ils sont venus de Châtel-Saint-Germain, commune proche de Metz. On est à la retraite, on a le temps de s’en charger. Surtout, maintenant que c’est réparé, nous sommes plus rassurés pour elle.»