Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
L’une des comédies musicales les plus connues au monde fait un crochet cette semaine au Luxembourg, pour la première fois. Nous vous emmenons dans les coulisses de ce show grandiose.
Est-il vraiment nécessaire de présenter le spectacle qui a élu résidence jusqu’à dimanche soir à la Rockhal d’Esch-sur-Alzette? Voilà plus de 25 ans que Mamma Mia! sillonne les routes du monde entier.
Près de 42 pays, 450 grandes villes, 16 langues différentes et surtout, plus de 70 millions de spectateurs se sont plongés dans les aventures de Donna et sa fille Sophie. Des chiffres à donner le tournis, qui prouvent aussi l’effervescence autour du groupe suédois mythique ABBA, dont 22 pépites pop sont reprises dans cette comédie musicale.
Plus de 15 000 billets vendus
Il faut dire qu’après leur victoire à l’Eurovision en 1974 avec leur titre Waterloo, le groupe composé d’Agnetha Faltskog, Benny Andersson, Björn Ulvaeus et Anni-Frid Lyngstad a dominé les charts pendant de longues années. Money, money, money, Dancing Queen, Fernando… Les tubes ne se comptent plus et le nombre de disques vendus par le groupe dépasse aujourd’hui largement les 300 millions.
Il n’en fallait donc pas plus pour créer la comédie musicale Mamma Mia!. La première a eu lieu en 1999 à Londres, avant de cartonner dans le monde entier. Le Luxembourg, lui, a dû attendre 26 ans avant d’accueillir la célèbre troupe. Une longue attente, rapidement récompensée : plus de 15 000 billets ont été vendus pour les cinq shows prévus à la Rockhal d’Esch-sur-Alzette jusqu’à dimanche.
Deux jours d’installation
«La pièce aborde des thèmes universels, qui touchent toutes les générations : l’amitié, l’amour, la famille… Sans compter la musique d’ABBA, qui, elle est aussi, est intemporelle!», explique Emily, membre de la compagnie en charge de la production de la comédie musicale.
Elles sont plus de 80 personnes à s’assurer de la bonne tenue du spectacle. Les backstages, impressionnants, font l’effet d’une fourmilière géante qui s’active : repassage des costumes, tests micros, mise en place des décors… C’est simple, il faut, au total, deux jours complets à l’équipe pour tout monter.
(Photo : Julien Garroy)
(Photo : Julien Garroy)
Chaque micro est connecté à cet écran où un technicien s’assure en temps réel que tout fonctionne. (Photo : Julien Garroy)
(Photo : Julien Garroy)
(Photo : Julien Garroy)
(Photo : Julien Garroy)
(Photo : Julien Garroy)
(Photo : Julien Garroy)
Rien n’est laissé au hasard, pas même le sol sur lequel se produisent les 26 acteurs. «Nous avons amené notre propre sol oui», sourit Peter Hansen, directeur de la compagnie. «Nous l’avons posé sur la scène de la Rockhal pour permettre à nos décors de tourner comme il faut le moment venu», explique-t-il en nous montrant les différents marquages au sol. Un sol repeint chaque année, pour ne pas perdre de sa superbe.
Changement record : 30 secondes!
Chaque spectacle est minutieusement préparé, avec un défi principal : la logistique. «C’est à chaque fois différent, d’une salle à l’autre, d’un pays à l’autre. Nous devons tout prendre en compte : les hôtels, les demandes de visa, l’écho de la salle, le plafond, les sièges…», énumère Emily qui précise encore que «tout doit être fantastique». Un aspect qui expliquerait le succès de la comédie musicale. Mamma Mia! reste en effet un show léger, joyeux, familial. Qui met du baume au cœur.
Les chorégraphies sont simples et énergétiques, les tenues vives et colorées. Impossible d’ailleurs de définir vraiment combien il y en a. Les coulisses regorgent de costumes, tous plus pailletés les uns que les autres. Il faut dire que certains acteurs interprètent jusqu’à trois rôles différents. «Il y a entre quatre et cinq changements par personne en moyenne», détaille Peter Hansen en nous emmenant dans les espaces «quick change».
Deux personnes s'occupent à temps des nombreux costumes du spectacle. (Photo : Julien Garroy)
(Photo : Julien Garroy)
Certains acteurs interprètent jusqu'à trois rôles différents.(Photo : Julien Garroy)
Les «quick change» permettent aux acteurs de se changer en un éclair.(Photo : Julien Garroy)
(Photo : Julien Garroy)
Les costumes officiels font la part belle aux paillettes!(Photo : Julien Garroy)
Ces derniers, situés juste à côté de la scène, permettent aux acteurs et danseurs de se changer très rapidement : chacun de leurs costumes et accessoires est étiqueté et prêt à être enfilé en un éclair. «Le changement de tenue le plus rapide s’effectue en 30 secondes», glisse Emily. «C’est durant la scène du mariage», ajoute-t-elle.
Plus aucun secret… enfin presque
Même les lumières sont explicitement créées pour le show Mamma Mia!. «Vous ne trouverez ce type de lumières que sur notre spectacle», annonce fièrement Emily. «C’est ça qui nous rend tous incroyables sur scène», plaisante-t-elle.
Chaque technicien a un rôle très précis à jouer, en dehors de la scène, pour assembler ce gigantesque puzzle et offrir un spectacle irréprochable aux spectateurs. «C’est un énorme travail d’équipe. Nous avons besoin de tout le monde».
Et si un incident survient ou qu’une petite grippe s’invite dans la fête? Là aussi, tout est prévu! Cinq remplaçants sont prêts à reprendre n’importe quel rôle, à tout moment. «Ils connaissent tous les personnages sur le bout des doigts», assure Emily.
Une véritable prouesse pour une machine ultra-bien rodée. Sans presque plus aucun mystère à révéler…? «Après 25 ans de route, c’est vrai qu’il n’y a plus vraiment de secret à découvrir. Enfin, presque… Nous, nous savons qui est le vrai père de Sophie!».
De quoi ça parle?
Si Mamma Mia! a rencontré un large succès en reprenant les tubes des années 70 du groupe ABBA, l’histoire de cette comédie musicale n’aborde en aucun cas celle des quatre chanteurs suédois.
C’est en 1999, sur l’île grecque de Kalokairi que l’aventure commence, dans un hôtel méditerranéen isolé, la villa Donna, tenu par Donna, sa fille Sophie et le fiancé de Sophie, Sky. Juste à temps pour son mariage prochain, Sophie poste nerveusement trois invitations destinées à trois hommes bien différents dont elle pense que l’un d’eux est son père. De trois points du globe, trois hommes s’apprêtent à retourner sur l’île et vers la femme qui les avait enchantés 20 ans auparavant…
Et ne vous y méprenez pas : c’est bien la comédie musicale londonienne qui a inspiré le célèbre film avec Meryl Streep et Pierce Brosnan, et pas l’inverse!
