C’est à un duo composé de Samuel Scholer et Vivian Reydel que Niederkorn a confié jusqu’en juin son équipe première, dans la foulée du départ de Jeff Strasser.
Les séparations «d’un commun accord» sont assez à la mode dans le football luxembourgeois, et c’est ce terme qu’ont choisi le Progrès et Jeff Strasser pour annoncer la leur, mardi. Mais la manière qu’a eu le technicien de nous renvoyer vers son ex-président Thomas Gilgemann lorsqu’il lui a été demandé, mercredi, depuis combien de temps l’idée d’une rupture faisait son chemin, ou si le fait d’être toujours en situation d’atteindre les objectifs n’était pas de nature à lui donner envie de s’accrocher jusqu’en mai, laisse supposer que c’est plutôt le club qui a été à l’initiative de cette rupture.
Les deux parties ont toutefois rivalisé d’élégance, à l’heure de commenter la fin d’une collaboration de plus de deux saisons et demie auréolée d’une place de vice-champion du Luxembourg en 2023 (avec la bagatelle de 70 points, un total supérieur à ceux des champions 2021, 2022 et 2024), du premier trophée niederkornois (la Coupe) depuis 43 ans en 2024 et, donc, de deux qualifications européennes.
Et ce, malgré les lourdes pertes sportives régulièrement subies (Ikene, Bohnert et Alagbe en janvier 2023, Hend, De Almeida et Filet en juin 2023…) durant ou entre les deux premières saisons complètes de Strasser. Ce fut d’ailleurs encore le cas l’été dernier (Guett Guett, Jarmouni) ou cet hiver, ou les départs très tardifs de Mixtur et Bah n’ont pas été compensés par autant d’arrivées (seul Vincent Boesen a signé dans ce secteur), alors que le plan initial du Progrès était de densifier son attaque.
Après avoir rappelé l’empreinte laissée par le Luxembourgeois dans l’histoire du club et reconnu «des responsabilités partagées», Thomas Gilgemann a ainsi salué «un coach de très grande qualité» et «un très grand professionnel». Une fois défendu son bilan et rappelé que «tout est encore possible» (gagner la Coupe ou décrocher l’Europe via le championnat), en dépit de ce 4 sur 12 «pas suffisant» depuis la reprise, Strasser, lui, a tenu à «remercier le président et l’ensemble du club pour la confiance accordée», et insisté sur le fait que les deux parties se séparent «en bons termes».
Scholler a déjà coaché des équipes seniors
L’entraîneur entend désormais se donner le temps de profiter de sa famille, lui dont les deux garçons sont actuellement au CFN (en U14 et U12), «peut-être reprendre le sport», dresser le bilan de ces deux saisons et demie mais aussi penser à son avenir, dont il n’est pas dit qu’il passera nécessairement par le Luxembourg : «J’ai toujours dit, ces trois dernières années, que j’accompagnerais mon plus jeune jusqu’à ce qu’il finisse l’école primaire. Ce sera le cas cette année».
Le Progrès, de son côté, a trois matches cruciaux (Rodange et Wiltz en championnat, la Jeunesse en Coupe) d’ici à la prochaine trêve internationale, et c’est à un duo d’intérimaires composé de Samuel Scholer, son responsable des jeunes et Vivian Reydel, qui faisait déjà partie des adjoints de Strasser, qu’il a confié la tâche de relancer la machine et de finir la saison sur le banc niederkornois. Le reste du staff est inchangé, avec Felipe Machado en coach des gardiens et Thomas Tayebi en préparateur physique.
Mais des quatre, c’est bien Scholer, et non Reydel, pourtant déjà titulaire du diplôme UEFA A, qui aura la casquette de «T1». Un choix justifié par l’expérience du Français de 43 ans, qui a déjà coaché les équipes premières d’Audun-le-Tiche ou Schifflange par le passé, mais aussi par la volonté du club, comme le stipule son communiqué adressé à la presse mercredi après-midi, «de repartir sur un nouveau cycle pour la saison 2025/2026».
Samuel Scholer reprendra donc ses fonctions auprès des jeunes du club dès juin, date à laquelle le Progrès espère être en pleine préparation de sa troisième campagne continentale de suite.