Eric Pesch, éleveur de porcs et membre de la «Taskforce PPA» raconte son quotidien alors que la maladie a fait son retour en Allemagne.
Depuis dix-sept ans, Eric Pesch, a repris la ferme de ses parents et dédie sa vie à l’élevage de cochons. «Je possède 120 truies et 1 000 porcs d’engraissement», annonce celui, en plus de son travail d’éleveur, détaille sa viande et produit sa propre charcuterie. Depuis Crauthem (An Hueff), l’homme de 44 ans garde un œil sur l’avancée de la peste porcine africaine.
Récemment, il a été convoqué par la ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Viticulture, Martine Hansen, et le ministre de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité, Serge Wilmes, en tant que membre de la «Taskforce PPA». Lors de cette réunion, un protocole en cas d’éventuelle apparition de la PPA sur le territoire luxembourgeois a été mis en place. Prolongation de la prime de tir pour les marcassins (50 euros) jusqu’au 31 mars 2026 afin de réduire rapidement la population de sangliers, analyse d’une possible adaptation des heures de chasse… Au total, cinq mesures ont été adoptées. Cinq mesures nécessaires dont l’éleveur se dit tout à fait satisfait.
«La maladie s’est déplacée rapidement de l’est de l’Allemagne vers le centre du pays, près de la Rhénanie-Palatinat, à environ 160 kilomètres d’ici. Alors oui, on y pense et on la craint», avoue Eric.
Les souvenirs de 2019
L’homme a encore en tête l’année 2019 où un cas avait été découvert en Belgique, à seulement 20 kilomètres du Luxembourg. «Nous avions eu peur pour nos animaux à l’époque. Heureusement pour moi, ma ferme est assez récente et moderne, le système sanitaire est bien adapté».
En novembre 2019, une longue clôture avait été installée le long de la N89 entre Libramont et Bouillon à la demande de l’Europe, après la découverte d’un cas positif à la peste porcine entre Mellier et Les Fossés (Léglise), en province du Luxembourg.
Parmi les mesures retenues par le «Taskforce PPA», on note d’ailleurs le stockage de 30 kilomètres de clôture électrique pour un déploiement rapide en cas d’apparition d’un premier cas de PPA au Grand-Duché de Luxembourg.
«Si jamais un cas venait à être découvert parmi mes animaux, l’ensemble du cheptel devrait être éliminé», souffle Eric Pesch. Pour éviter cette situation, un système sanitaire très strict et régulièrement vérifié par l’Administration luxembourgeoise vétérinaire et alimentaire (ALVA) est appliqué dans son élevage.
«Tout le site est clôturé pour empêcher l’accès aux animaux sauvages, les personnes étrangères ne peuvent pas rentrer comme elle le souhaite sur le site. Elles doivent prendre une douche, porter des vêtements propres et surtout ne pas avoir visité un autre élevage sous les 48h», décrit l’éleveur.
Dans le cas où un de ses porcs serait positif à la peste porcine africaine, l’ensemble des animaux devrait être tué et trois mois de vide sanitaire seraient appliqués. «Un éleveur bénéficie alors d’une assurance spécifique pour les pertes, d’une aide pour payer les animaux morts ainsi qu’un financement pour une remise aux normes sanitaires», explique-t-il.