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Les syndicats remettent un coup de pression sur Mischo


Ce mardi, le Comité permanent pour le travail et l’emploi (CPTE) doit se réunir une première fois depuis le clash en octobre dernier. En amont de ce rendez-vous, OGBL et LCGB réclament une nouvelle fois «un engagement ferme» du ministre Georges Mischo sur le rôle exclusif des syndicats dans la négociation de conventions collectives.

Le dialogue social entre le gouvernement et le camp syndical pourra-t-il être renoué ? Rien n’est moins sûr, car l’OGBL et LCGB se montrent très réticents à reprendre les pourparlers avec le ministre du Travail, Georges Mischo, toujours attaqué de front sur ses plans pour moderniser le droit du travail.

Ce dernier semble avoir voulu éviter les dossiers litigieux pour la première réunion du Comité permanent pour le travail et l’emploi (CPTE) en 2025, qui est également la première après le clash survenu en octobre dernier, lorsque OGBL et LCGB avaient claqué la porte. Ce mardi, gouvernement, syndicats et patronat doivent se retrouver pour reprendre les pourparlers dans ce format tripartite régulier, sans évoquer les points qui fâchent.

«Garantir le droit de signature et de négociation»

Or, dans un communiqué diffusé lundi, le front syndical uni réclame qu’«avant toute nouvelle discussion au sein du CPTE», le gouvernement doit «garantir le droit de signature et de négociation de conventions collectives des syndicats ayant la représentativité nationale et à s’engager pour que le contenu des conventions collectives ne soit pas restreint».

L’exécutif conservateur-libéral, tout comme le camp patronal, ne cachent pas vouloir rendre moins rigide le cadre des conventions collectives, pour permettre aussi aux seules délégations du personnel, sans le concours des syndicats, de négocier certains aspects jusqu’à présent ancrés dans ces contrats collectifs. Le temps du travail pourrait faire partie de ces négociations séparées. Il s’agit d’une ligne rouge pour l’OGBL et le LCGB, qui soulignent attendre de la part du gouvernement «un engagement ferme et sans équivoque» sur le droit des syndicats en la matière.

Les deux syndicats majeurs du secteur privé réclament aussi que d’autres projets d’importance soient mis à l’ordre du jour du CPTE : l’introduction d’une demande en obtention des indemnités de chômage complet en ligne, la transposition de la directive européenne sur le travail des plateformes, le renforcement du dialogue social, la relance de la commission de suivi de l’Adem, la réforme de l’Inspection du travail et des mines (ITM) ou encore la révision de la législation sur le maintien dans l’emploi.

Quand sera lancée la table ronde sociale ?

Pour ce qui est du volet conventions collectives, ainsi que du bloc sur l’extension des heures et jours d’ouverture dans le commerce – le second point de discorde majeur – l’OGBL et le LCGB misent sur le lancement de la table ronde sociale, annoncée par le Premier ministre, Luc Frieden, pour désamorcer le conflit social en cours.

Il ne s’agira pas d’un rendez-vous unique, mais d’une série de réunions. Le chef du gouvernement comptait convier après les vacances de Carnaval (qui ont pris fin le 23 février) les syndicats et le patronat à des entrevues bipartites. «En collaboration avec les ministres du Travail et de l’Économie, je souhaite savoir quelles sont les grandes doléances et attentes des deux camps sur les conventions collectives, mais aussi sur l’organisation des temps de travail, où il faudra voir comment on pourra au mieux les adapter aux temps modernes», avait affirmé Luc Frieden le 15 février.

Vers une grève générale ?

Au congrès du LCGB, le 8 février, le ministre du Travail avait insisté sur l’importance d’un dialogue «respectueux et constructif» : «Allons ensemble de l’avant afin de trouver les bonnes solutions pour nos salariés et entreprises, et ainsi pour l’ensemble du pays». Il avait aussi souligné sa volonté de «surmonter les divergences» et «dégager des consensus».

OGBL et LCGB s’attendent à des résultats concrets dans les semaines et mois à venir, faute de quoi une grève générale n’est pas exclue. La mobilisation sur le terrain est lancé depuis la fin décembre. Une grande manifestation nationale reste annoncée pour le 28 juin.