Les tensions économiques augmentent en Iran. Les députés du pays ont révoqué le ministre Abdolnasser Hemmati sur fond d’inflation galopante.
Le Parlement iranien a révoqué dimanche le ministre de l’Économie lors d’une motion de censure, dans un contexte de forte dépréciation de la monnaie nationale face au dollar et d’une inflation galopante qui étrangle les ménages. Le ministre de l’Économie et des Finances, Abdolnasser Hemmati, en poste depuis août et tenu responsable de la rapide dégradation de la conjoncture, était visé depuis mercredi par une procédure destinée à le démettre de ses fonctions.
À l’issue d’un vote, «182 députés sur 273» se sont prononcés «pour la révocation» du ministre, a indiqué le président du Parlement iranien, Mohammad-Bagher Ghalibaf, lors d’une retransmission à la télévision d’État. C’est la seconde fois depuis 2018 qu’un ministre de l’Économie est démis de ses fonctions par le Parlement.
Les députés opposés au limogeage d’Abdolnasser Hemmati ont notamment fait valoir que la décision, qui intervient à la veille du Nouvel An persan (20 mars), déstabiliserait encore plus le marché. Les congés de Norouz, équivalent aux fêtes de Noël et du Nouvel An en Occident, mettent chaque année le pays à l’arrêt.
Dans une ambiance quelque peu houleuse, des députés ont multiplié à tour de rôle dimanche leurs reproches au ministre de l’Économie. «La population ne peut supporter une nouvelle vague d’inflation et la hausse du prix des devises étrangères» qui renchérit le coût des importations, a fustigé l’un d’eux, Rouhollah Motefakker-Azad.
«Les gens n’ont même plus les moyens d’acheter des médicaments», s’est emportée de son côté une députée, Fatemeh Mohammadbeigi.