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Le CA de Caritas pas tendre avec les banques et l’OGBL


Patrick de Rond, Nathalie Frisch et Philippe Sylvestre (de g. à dr.), membres du conseil d’administration de la Fondation Caritas, face aux députés mercredi matin. (photo Chambre des députés)

Des représentants du conseil d’administration de la fondation ont été interrogés par les députés, mercredi. La Caritas était devenue pestiférée et la seule issue possible était la création d’une nouvelle entité.

Deuxième réunion de la semaine pour la commission spéciale Caritas, mercredi matin, et cette fois ce sont les représentants de la Fondation Caritas et de Caritas Accueil et Solidarité qui ont été interrogés par les députés. Patrick de Rond, Nathalie Frisch et Philippe Sylvestre se sont rendus à la Chambre pour bien faire comprendre aux parlementaires que la Caritas était devenue persona non grata après le scandale financier qui l’a ébranlée l’été dernier.

Ce n’est pas de gaieté de cœur que les responsables du conseil d’administration ont dû admettre la disparition de leur institution, ce qui n’a jamais été leur intention. La reprise par HUT d’une grande partie des activités était la seule voie possible, selon les représentants de Caritas, eu égard à l’urgence de la situation.

La création d’une nouvelle entité était la solution la plus rapide. «Nous avions deux priorités : éviter que les salariés ne perdent leur emploi et assurer que les bénéficiaires continuent d’être aidés», ont insisté les administrateurs, qui espèrent toujours éviter la liquidation de la fondation.

Le directeur de la Fondation Caritas, Marc Crochet, étant en arrêt maladie depuis le 25 juillet, le conseil d’administration (CA) a dû se débrouiller pour prendre les choses en main avec l’aide de l’auditeur PwC comme soutien opérationnel pour dresser un état des lieux. Plus personne ne voulait venir en aide financièrement à la fondation, à commencer par le gouvernement.

«Plus un euro pour Caritas», a été la phrase martelée par le Premier ministre, Luc Frieden, ce qui n’encourageait pas d’autres investisseurs à se précipiter au chevet de l’institution, ruinée après la fraude qui lui a coûté 61 millions d’euros. Ni le gouvernement, ni les banques, ni l’archevêché, ni Caritas International n’ont eu pitié de la Fondation. Les nouveaux investisseurs tenaient à la création d’une toute nouvelle entité.

Face aux députés, les représentants du CA ont encore une fois répété que les banques n’auraient pas dû accorder les lignes de crédit en l’absence de signatures du conseil d’administration, d’autant que les virements avaient tout pour paraître suspects. C’est surtout la ligne de crédit de 33 millions obtenue auprès des banques qui leur pose problème.

La directrice financière avait en effet sollicité ces prêts et lignes de crédit auprès de la BGL et de la Spuerkeess. Une «convention de découvert» avait été établie au nom de la Fondation Caritas, représentée par sa présidente et ancienne ministre Marie-Josée Jacobs (CSV) et Alphonse Wagner, un des administrateurs, mais le document a été paraphé et signé par la directrice financière et le directeur opérationnel.

Selon Reporter.lu, qui a dévoilé l’information en septembre dernier, la Spuerkeess avait établi un «contrat de cession de créances» faisant apparaître les noms de Marie-Josée Jacobs et Alphonse Wagner pour représenter Caritas, mais signé par la directrice financière et la directrice des ressources humaines. Les représentants de Caritas se sont étonnés également que le réviseur d’entreprise agréé ne leur ait signalé aucun problème à ce stade des opérations.

L’OGBL critiquée

Quant à la question qui persiste dans ce dossier et qui concerne le non-transfert d’entreprise vers la nouvelle entité, cette décision a été prise par HUT.

Si c’est aux tribunaux de juger, les représentants de la Fondation Caritas ont encore tenu à souligner que les salariés étaient repris par HUT avec les mêmes conditions que sous Caritas, y compris l’ancienneté et la promesse qu’une dérogation serait accordée pour former une délégation du personnel auprès de HUT.

Les représentants de Caritas ont encore dit avoir été déçus par l’attitude de la délégation du personnel, qui ne se serait pas impliquée de façon constructive. L’OGBL aurait refusé un plan de maintien dans l’emploi pour les salariés, lui préférant un plan social, donc des licenciements, une solution jugée inacceptable pour les représentants de Caritas.

Concernant le rôle de PwC, les membres du CA ont expliqué qu’il s’agissait d’un support opérationnel, mais que les décisions revenaient toujours au conseil d’administration de Caritas.

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