En mai dernier, Marc Baum a déposé une proposition de révision de la Constitution ayant comme objectif de sanctuariser le droit d’avortement. Une pétition a été lancée en ligne par déi Lénk pour avoir plus de poids face au gouvernement.
Le parti déi Lénk a lancé ce mardi sa campagne pour protéger le droit à l’avortement en l’inscrivant dans la Constitution. Les dernières semaines et les derniers mois montrent que le paysage politique change et que le vent violent qui souffle de la droite se renforce, selon le parti de gauche qui estime que le résultat de l’AfD en Allemagne dimanche dernier est «le symbole du renforcement de l’extrême droite».
Pour les militants, cette tendance constitue une menace pour un certain nombre de droits acquis de haute lutte, notamment le droit des femmes à l’autodétermination. Ils rappellent qu’aux États-Unis, les conservateurs et les radicaux de droite se sont attaqués au droit à l’avortement et, dans de nombreux États, la situation s’est radicalement détériorée.
Déi Lénk souligne aussi qu’il y a un an, «nos voisins français ont donc décidé d’inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution, le protégeant ainsi d’éventuelles attaques». «Cette initiative a été portée par tous les partis», ajoute le parti.
En mai 2024, le député Marc Baum a déposé à la Chambre une proposition de loi afin que le droit à un avortement sécurisé ne soit jamais menacé un Luxembourg. À l’heure actuelle, le droit à l’avortement est régi par une loi. Une majorité simple à la Chambre suffirait pour l’abroger.
Or, si l’on inscrit ce droit dans la Constitution, il faut deux tiers des voix à la Chambre, soit 40 députés. C’est pour cela que Marc Baum a porté une proposition de révision de la Constitution ayant comme objectif de sanctuariser le droit d’avortement.
Jusqu’à présent, la Commission des droits de l’homme (CCDH) a rédigé un avis positif sur la proposition de déi Lénk. Pour que cette initiative aboutisse le parti a lancé une pétition pour susciter un large débat au sein de la société et pour renforcer la pression politique sur le gouvernement.