Invaincue en championnat, l’équipe de la capitale a validé sa promotion en Enovos League… alors qu’il reste encore sept matches de Nationale 2 à jouer !

Au vu de son parcours impeccable, la question n’était pas tant de savoir si le Racing allait monter mais plutôt quand les hommes d’Adam Radomirovic seraient officiellement en Enovos League. Et la réponse est tombée… dimanche soir. Alors que les Racingmen s’étaient imposés vendredi – match déplacé pour cause d’anniversaire du capitaine Max Hilger – face à Soleuvre, ils ont appris, dimanche, qu’ils étaient officiellement de retour au sein de l’élite du basket luxembourgeois.

En effet, la victoire du BC Mess contre Gréngewald permet au club de la capitale de compter huit points d’avance sur le club hostertois et, avec seulement sept matches restant à jouer, d’être assuré de terminer à l’une des deux premières places, synonymes de montée en Enovos League.

Pour l’emblématique capitaine, c’est tout sauf une surprise : «On a fait une très bonne préparation. On a immédiatement vu qu’on avait un bon cadre, deux Américains très forts. On avait battu Contern, on avait bien joué contre Larochette. On sentait qu’on était plus forts que les années passées. Et puis, on a vu aussi que le niveau de la N2 était moins fort aussi. Certaines équipes ne jouaient pas avec deux pros, d’autres avaient un cadre limité. De notre côté, on a pris chaque match avec beaucoup de sérieux. On a affiché la bonne mentalité et on est récompensés. Je pense qu’après le premier tour, une fois qu’on avait affronté chaque adversaire, on était à peu près sûrs qu’on monterait.»

Après trois ans de présence en N2, le club de la capitale va donc retrouver l’élite. Grâce, on l’a dit, à un parcours quasi parfait puisque la seule défaite du Racing l’a été en Coupe, face à l’Amicale : «Auparavant, on avait sorti Mamer. Et contre Steinsel, on a bien joué mais ils ont fait la différence dans le troisième quart», se remémore le joueur, qui est resté fidèle au Racing même dans les moments difficiles. «Dès qu’on est descendus, j’ai tout de suite expliqué au club qu’il pouvait compter sur moi.»

Armé pour aller loin en N2

La saison passée, l’arrivée sur le banc du jeune coach Adam Radomirovic avait déjà été un pas dans la bonne direction. Mais la blessure de l’Américain avant le début des play-offs avait condamné la saison du Racing.

Et cette année, avec l’apport du très expérimenté Antonio Bivins, qui connaît le Luxembourg comme sa poche : «le genre de joueur que tu détestes avoir contre toi et que tu adores avoir dans ton équipe», un rookie US prometteur, Brendan Temple, la venue en provenance des Musel Pïkes de Johann Bouttet et le renfort du Croate Emanuel Loncaric, sans oublier une base solide avec deux joueurs qui se connaissent par cœur (Max Hilger et Louis Paul Soragna), sans oublier une batterie de jeunes joueurs prometteurs et l’explosion d’un Jeff Keller, le club était armé pour aller loin en N2.

Avant Noël, alors que l’équipe tournait déjà très bien, le Racing s’est même encore renforcé avec l’apport de l’expérimenté Steve Lanners. Le joueur, qui avait eu la douleur de perdre son père au cœur de l’été, sentait qu’il avait besoin d’un changement. Après trois matches avec le T71, il a décidé d’arrêter les frais.

Et si au départ, l’idée était de prendre du recul avec le basket. Et peut-être, même de raccrocher les sneakers. Il a finalement accepté de repartir pour un nouveau challenge : «C’est Adam, mon coach à Bascharage, qui m’a demandé si ça m’intéressait de revenir. Je lui ai demandé quelques semaines de réflexion. Le temps de faire le point, d’en parler avec ma compagne.»

Après en avoir discuté avec sa femme, le jeune marié de 28 ans, responsable du département éducatif et psycho-social du  LTL à Esch-Lallange, a donc décidé de relever un nouveau défi : «Les deux dernières saisons, j’étais blessé à cause d’une fracture de stress. Je voulais terminer une saison sans blessure.»

Objectif : rester invaincus jusqu’au bout

Trois séances d’entraînement hebdomadaires, contre au moins cinq avec Dudelange, un groupe dans lequel il s’est tout de suite senti bien, une intégration éclair et déjà, le maintien dans la poche. On peut dire que tout se passe bien pour le joueur, qui apporte son expérience. Et son adresse longue distance comme vendredi où il a cartonné avec 24 pts dont un très bon 6/11 derrière l’arc : «Ça nous fait du bien, car ce n’est pas notre principale force», note encore Max Hilger.

Qui revient sur ce qui a permis au Racing de rester invaincu, jusqu’à présent en championnat : «On joue de manière très agressive, on fait une presse tout terrain tout le temps. On a un très bon mix entre jeunes et expérimentés. On est tout le temps au moins dix à l’entraînement. Des Américains costauds physiquement. Et on sait comment jouer en N2. On a l’expérience par rapport à des jeunes d’autres équipes qui ne savent pas comment ça fonctionne.»

Peut-on s’attendre à voir le Racing balancer les prochains matches?. Visiblement, ce n’est pas du tout à l’ordre du jour : «Même si on est déjà assurés de monter, maintenant le but c’est de rester invaincus. Bien sûr, ce n’est pas facile. Toutes les équipes veulent être les premiers à te faire chuter. Mais on sait qu’on peut le faire même si on a encore deux matches contre Schieren, qui est deuxième au classement et contre qui on a eu déjà un match serré.»

Et c’est forcément avec un regard déjà projeté vers le futur que vont se dérouler les prochaines semaines, comme l’indique Steve Lanners, dont le frère Jérôme est également au Racing depuis quelques saisons : «Je veux leur apporter quelques astuces pour préparer l’année prochaine. Il y a beaucoup de détails à travailler. On a beaucoup de rotations, de jeunes à développer. Le but, c’est d’avoir un cadre qui permette d’éviter au Racing de devenir une équipe ascenseur.» Quant à savoir si lui sera de la partie ? La question n’est pas encore tranchée.