L’attentat commis à Mulhouse par un Algérien tendent encore un peu plus les relations de la France avec l’Algérie.
Deux jours après une attaque au couteau par un Algérien en France, le Premier ministre François Bayrou a jugé «inacceptable» le refus de l’Algérie de reprendre l’assaillant et promis de montrer la «détermination» de Paris, qui pourrait engager des mesures de rétorsion dès cette semaine, notamment sur les visas. Les semaines se suivent et les tensions entre l’Algérie et la France ne cessent de s’aggraver.
Ce lundi, le ton est encore monté d’un cran : le chef du gouvernement français a jugé «inacceptable» le refus d’Alger de reprendre son ressortissant, avant qu’il ne tue un homme et en blesse cinq autres samedi soir à Mulhouse, dans l’est du pays.
«Il avait été présenté dix fois aux autorités algériennes pour que son pays d’origine accepte que nous le renvoyions chez lui. Les dix fois, la réponse a été non», a dénoncé François Bayrou.
Pourtant le suspect, interpellé en plein passage à l’acte, n’était pas à son premier fait d’arme : «arrivé illégalement» en France en 2014 selon le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, cet homme de 37 ans avait récemment purgé une peine de prison pour apologie du terrorisme.
«Imaginez la situation si elle était inversée (…) Qu’est-ce que diraient les autorités algériennes?», a insisté le Premier ministre. L’heure est maintenant à «préparer (et) prendre les décisions pour que le gouvernement et les pouvoirs publics algériens comprennent quelle est la détermination de la France», a-t-il ajouté. Allusion au conseil interministériel de contrôle de l’immigration prévu demain. Une réunion programmée avant l’attentat, où l’Algérie devrait désormais s’imposer comme le sujet central.
La porte-parole du gouvernement Sophie Primas a évoqué certaines des mesures de rétorsion envisagées : «On n’est pas obligé d’avoir des visas en quantité aussi importante», a-t-elle estimé sur la radio RTL, suggérant aussi de «cibler un certain nombre de personnes qui sont importantes dans les relations (franco-algériennes) et ne plus leur donner de visas».
Abondant dans le même sens, le député du parti présidentiel David Amiel a estimé sur la radio franceinfo que «la priorité absolue à court terme» était de «remettre en cause l’accord de 2007 qui prévoit que les dignitaires algériens peuvent se rendre en France sans visa». Il s’agit de «faire pression sur le régime» en ciblant «la nomenklatura algérienne, pas les citoyens ordinaires», a-t-il ajouté.
Mais dans ce domaine, l’exécutif doit aussi composer avec la surenchère du Rassemblement national (RN), le parti d’extrême droite de Marine Le Pen, comme la fin des visas ou du suivi médical de dirigeants algériens en France, ainsi que la révision de l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Algérie – réclamée par le président algérien Abdelmadjid Tebboune