Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Depuis ce dimanche, les meilleurs boulangers du Grand Est sont réunis sur le site de la Chambre des métiers, à Metz. Ils s’affrontent jusqu’à ce lundi afin de sortir la meilleure baguette, fabriquer le meilleur croissant ou préparer le plus savoureux des sandwichs. Quatre Mosellans sont en lice.
C’est un silence de cathédrale qui règne, en ce jour du Seigneur, sur le site de la Chambre des métiers et de l’artisanat de la Moselle. Les lieux, au Technopôle, sont plongés dans leur torpeur dominicale. Et pourtant, à l’arrière du bâtiment, à l’abri des regards, se joue l’un des concours de boulangerie les plus réputés de France.
Mis sur pied par la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française, le rendez-vous réunit les meilleurs artisans du Grand Est.
Des candidats de tout le Grand Est
«À part les concours organisés par les chaînes télé, nous sommes la seule organisation professionnelle reconnue à pouvoir lancer des compétitions sur tout le territoire. Comme le concours du Meilleur jeune boulanger de France ou celui du Meilleur apprenti.»
Le discours énoncé émane d’un professionnel et connaisseur : Vincent Nagelschmit est le patron de la Fédération des boulangers de la Moselle et c’est lui qui coordonne l’étape régionale de ce challenge, dont les phases finales et nationales se tiendront en mai sur le site de… Notre-Dame-de-Paris.
«Le concours actuellement organisé, et qui se tient jusqu’à ce lundi, rassemble 23 candidats originaires des dix départements du Grand Est», développe Vincent Nagelschmit. «Chaque candidat est uniquement inscrit dans l’une des trois catégories en lice : le meilleur sandwich de France, le meilleur croissant de France» et bien sûr l’incontournable «meilleure baguette tradition».
Quatre boulangers de Moselle parmi les meilleurs
Si la Meurthe-et-Moselle présente trois professionnels venus du sud du département, la Moselle aligne quatre candidats de Thionville, Montigny-lès-Metz et Puttelange-aux-Lacs. Lena Helck et Agata Blaszczyk (meilleur sandwich), Quentin Diou (meilleure baguette) ainsi que Jean-Christophe Ziehl (meilleur croissant) tenteront de porter fièrement les couleurs de leur propre enseigne ou celles de leur patron (ne).
«Qu’ils soient à la tête de leur boulangerie, apprentis ou salariés, les candidats que vous voyez là ont tous le point commun d’avoir brillé lors des phases départementales, précise Vincent Nagelschmit. Cela veut dire que ce sont déjà des bons.»
Où sont les femmes ?
Les concurrents partagent également la similitude d’être relativement jeunes. Seuls quelques-uns ont dû franchir le cap de la quarantaine. En revanche, ça manque cruellement de touche féminine.
«C’est vrai, nous avons juste deux femmes dans ce concours, admet le président de la fédération mosellane. Elles sont inscrites dans le meilleur sandwich (les deux représentantes du 57, NDLR). Il faut que l’on travaille sur la manière d’attirer les futures boulangères. Mais l’on constate tout de même une augmentation du nombre de pâtissières : les femmes peuvent représenter jusqu’à 60 ou 70 % des apprentis dans certaines formations. Voilà encore dix ou quinze ans, il y avait très peu de pâtissières.»
Mais que l’on appartienne à l’un ou l’autre genre, Vincent Nagelschmit retient surtout : «Les concours comme les nôtres ont de forts enjeux commerciaux. Celle ou celui qui remporte une compétition nationale, ou même régionale et départementale, peut afficher son diplôme de meilleur artisan dans son commerce.» C’est forcément… gagnant en termes de chiffre d’affaires et de renommée.
Grégory Ingelbert
(Le Républicain lorrain)
