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Journée nationale de la Résistance : une histoire qui ne s’effacera jamais


La cérémonie commémore la mort de 23 résistants luxembourgeois exécutés le 25 février 1944 dans le SS-Sonderlager/KZ Hinzert, près de Trèves. (Photos : didier sylvestre)

La Journée nationale de la Résistance a eu lieu ce dimanche devant le Hinzerter Kräiz, au cimetière Notre-Dame de Luxembourg.

Un moment de recueillement et un devoir de mémoire important alors que nous vivons le retour de la guerre en Europe et la montée des populismes et extrémismes sur notre continent. Hier, la Fondation nationale de la Résistance (FONARES), en concertation avec le Comité pour la Mémoire de la Deuxième Guerre mondiale (CM2GM), ont organisé les célébrations marquant à Luxembourg-Ville la Journée nationale de la Résistance. Après une cérémonie religieuse à la Chapelle du Glacis, les participants à la commémoration se sont rassemblés près du Hinzerter Kräiz, au cimetière Notre-Dame de Luxembourg.

La ministre Yuriko Backes y représentait le gouvernement. Le président de la chambre des Députés, Claude Wiseler, était présent tout comme la bourgmestre de la capitale, Lydie Polfer. La Journée nationale de la Résistance commémore la mort de 23 résistants luxembourgeois exécutés le 25 février 1944 dans l’ancien camp SS-Sonderlager/KZ Hinzert, près de Trèves. Elle est aussi l’occasion pour le Luxembourg de se souvenir de celles et ceux qui ont lutté contre et souffert sous l’occupant nazi, ainsi que du rôle joué par la Résistance pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Ce moment de rassemblement autour du sacrifice de ceux qui ont refusé le joug nazi a été mis en place en 1997. Plus de 4 000 femmes et hommes du Luxembourg ont été déporté(e)s pour des raisons politiques – donc pour des faits de résistance contre l’oppresseur nazi – dans des camps de concentration comme Auschwitz, Bergen-Belsen, Buchenwald, Dachau, Mauthausen, Natzweiler-Struthof, Ravensbrück, Sachsenhausen… 800 d’entre eux n’ont pas survécu, dont les 82 prisonniers du camp de concentration de Hinzert.

Pas moins de 4 136 personnes ont également été déplacées de force pour des raisons politiques (59 personnes n’ont pas survécu à cette déportation en Silésie). Rappelons aussi que 10 200 jeunes Luxembourgeois, entre 18 et 24 ans, ont été enrôlés de force, plus de 2 800 sont morts ou ont été portés disparus. Près de  3 600 jeunes Luxembourgeois réfractaires et déserteurs ont réussi, avec l’aide de leurs familles et de la résistance, à échapper à la conscription militaire.

La cérémonie est organisée depuis 1997.

Quelque 3 614 femmes ont aussi dû faire, contre leur gré, du Reichsarbeitsdienst (RAD) et du Kriegshilfsdienst KHD), dont 58 d’entre elles n’ont pas survécu. Il faut aussi relever ceux qui s’étaient engagés comme volontaires pour défendre leur patrie dans les armées des Alliés : sur 584 engagés, 57 ont payé de leur vie leur combat.

Près de 4 000 Juifs vivaient au Luxembourg en 1940. Parmi ceux-ci, 980 sont des Luxembourgeois, un millier des étrangers arrivés avant 1933, les autres sont des réfugiés ayant fui la terreur nazie, surtout allemands et autrichiens, arrivés après 1933. Le jour de l’invasion, plus de 2 000 Juifs fuient en France et en Belgique.

Environ 900 autres réussissent à quitter le pays jusqu’à la mi-octobre 1941. Au final, près de 700 Juifs du Luxembourg sont déportés vers les ghettos et les camps d’extermination, dans l’indifférence quasi générale. Presque 600 autres, réfugiés en France ou en Belgique, subissent le même sort. Quasiment tous sont assassinés, dans le cadre de la Shoah.

Pour ne pas oublier cette histoire et marteler les noms de ceux qui ont péri, un travail important est mené auprès de la jeunesse luxembourgeoise. Des jeunes du lycée Michel-Rodange ont participé activement à la cérémonie. Pour que cette période noire de l’histoire ne soit jamais oubliée.

Les Résistants tués à Hinzert

Voici les noms des résistants exécutés par les nazis à Hinzert le 25 février 1944 : Edgar Barbieur de Bruxelles, Louis Bassing de Vianden, Lucien Bentz d’Echternach, Léon Bristiel d’Esch-sur-Alzette, Adolphe Christophe de Crusnes, Mathias Dalzotto de Schifflange, Georges Everling de Luxembourg, Hubert Glesener de Rumelange, Robert Grzonka de Luxembourg, Raymond Heyardt de Rumelange, Léon Koob de Luxembourg, Jules Kuhn de Luxembourg, Emile Kunsch de Tétange, Emile Laux de Mersch, Jean Lemmer de Diekirch,  Théodore Mannon de Diekirch, Pierre Maroldt de Luxembourg,  Arthur Michel de Dalheim, Antoine Noesen de Diekirch, Conrad Pauly de Differdange, Aloyse Sandt de Bech-Kleinmacher, Joseph Schoos d’Esch-sur-Alzette, Nicolas Joseph Steinmetzer de Rodange.

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