Irrésistible, la France souhaite continuer sur sa lancée aux Mondiaux et grappiller au moins quatre médailles samedi et dimanche pour dépasser son record établi l’an dernier, avec 13 breloques.
Après huit courses à Lenzerheide, en Suisse, la France compte dix médailles – cinq en or et cinq en bronze, loin devant la Norvège (deux en or et une en argent) et l’Allemagne (une en or, une en argent et deux en bronze). «Il faut faire peur aux adversaires. Ce n’est pas un poids supplémentaire d’être la meilleure nation. C’est justement un atout pour moi, il faut en profiter», affirmait jeudi plein d’ambition Quentin Fillon Maillet après la 10e médaille français, en or sur le relais mixte simple avec Julia Simon. Le programme du week-end est intense dans la station des Grisons située à 1 500 m d’altitude, avec les relais féminin et masculin samedi et les mass start femmes et hommes le lendemain, et des raisons d’espérer écrire l’histoire pour les Tricolores à un an des Jeux d’hiver en Italie.
Le relais masculin est invaincu cet hiver en Coupe du monde, avec quatre victoires sur les quatre courses disputées. Les femmes, elles, sont tenantes du titre après leur relais historique à Nové Město l’an dernier. Cette saison, elles ont toujours été sur le podium (deux fois 2e, deux fois 3e) et feront face à la concurrence des Allemandes et des Suédoises, deux victoires chacune. La densité du groupe féminin pourrait permettre un final en apothéose dimanche sur les courses individuelles, grâce à une Justine Braisaz-Bouchet en grande forme.
Malgré une saison compliquée, la tentante du titre en mass start est devenue championne du monde la semaine dernière sur le sprint (7,5 km) et a grappillé une médaille de bronze sur la poursuite. Même constat pour Julia Simon : sur courant alternatif en Coupe du monde, la Savoyarde de 28 ans brille sur ces Mondiaux, avec un titre sur l’individuel (15 km) mardi et deux médailles d’or (relais mixte et mixte simple). Ou encore Lou Jeanmonnot, n° 2 mondial, très attendue sur la compétition. La jeune femme de 26 ans, en bronze sur l’individuel, sera revancharde pour enfin décrocher son premier titre en solo.
Perrot et «QFM» en embuscade
Face à elles, les Françaises auront des concurrentes de taille, à l’image de l’Allemande Franziska Preuss. La n° 1 mondiale fait preuve d’une grande régularité cet hiver et a été sacrée championne du monde sur la poursuite. Il y a aussi la Suédoise Elvira Oeberg, 3e au général, qui a remporté deux mass start et pris la médaille d’argent en poursuite. Chez les hommes, le Norvégien Johannes Boe – déjà champion du monde en sprint et en poursuite en Suisse – cherchera à étoffer encore un peu plus son palmarès et une 91e victoire individuelle, à quatre longueurs du record de son compatriote Ole Einar Bjoerndalen.
Le Norvégien de 31 ans, qui mettra un terme à sa carrière à la fin de la saison en mars, est l’une des rares satisfactions de la sélection norvégienne, en difficulté sur le pas de tir et peu à l’aise sur les skis, à l’image d’un Sturla Laegreid, pourtant n° 1 mondial. L’équipe de France a des atouts pour concurrencer le géant norvégien, comme le jeune Éric Perrot, vainqueur de la première mass start de la saison en Finlande. Depuis, l’ambitieux skieur de 23 ans est devenu champion du monde mercredi sur l’individuel (20 km), son premier titre en solo.
Il faudra compter sur Quentin Fillon Maillet, deux breloques en bronze sur ces Mondiaux (sprint et individuel). Mais pour le quintuple médaillé olympique, il n’y a que l’or qui compte, lui qui rêve du plus beau métal sur une course individuelle.