CHAMPIONNATS NATIONAUX, DIMANCHE Le rendez-vous national ne devrait pas permettre à des candidats de se qualifier pour les Europe, dans deux semaines.
Dans deux semaines se déroule, à Apeldoorn, le premier des deux grands rendez-vous internationaux. Avant les championnats du monde à Nanjing fin mars, on retrouvera en effet les meilleurs Européens aux Pays-Bas pour le championnat continental.
Côté luxembourgeois, au départ, on tablait sur trois, voire même on s’était pris à rêver qu’ils soient quatre présents après la première course de Vivien Henz. Mais alors qu’on arrive à la toute fin de période de qualification, ils seront une sûr… et peut-être deux. Au mieux.
VAN DER WEKEN, QUALIFIÉE MAIS ABSENTE
Celle qui a d’ores et déjà son billet en poche pour Apeldoorn comme pour Nanjing est, bien sûr, Patrizia Van der Weken. Même si elle était déjà qualifiée en attaquant sa saison hivernale, elle avait démontré quelle compétitrice elle était en commençant son exercice avec un énorme record national (7« 07) au CMCM, qui a été pendant de longues semaines la meilleure performance mondiale de l’année. Cette dernière est désormais la propriété de l’Américaine Jacious Sears (7« 02).
Et en Europe, seule la jeune fusée italienne Zaynab Dosso est allée plus vite que l’athlète grand-ducale (7« 05). La protégée d’Arnaud Starck s’était ensuite lancée dans un triptyque mais après des victoires à Ostrava puis à Karlsruhe, une petite gêne lui avait fait renoncer à Paris. Et si, comme prévu depuis belle lurette, elle ne sera pas présente à la Coque, elle devrait courir encore une fois avant les championnats d’Europe, à Madrid, dans un meeting gold, la semaine prochaine.
GRETHEN VISE NANJING
C’est également à Madrid que Charel Grethen ira, potentiellement, chercher son salut. Potentiellement parce que, pour l’heure, il n’est pas confirmé sur la start list de l’épreuve labellisée gold. Le double olympien, qui avait vécu un été calamiteux l’an passé, savait qu’il ne pouvait se qualifier pour les Europe qu’en claquant la norme demandée. Mais on ne court pas 3’37« 00 en claquant des doigts. Pour rappel, l’athlète grand-ducal n’y était parvenu qu’une seule fois durant toute sa carrière, lorsqu’il avait battu le record national du mile à Boston, il y a deux ans.
Après une préparation hivernale où, pour une fois, il n’avait pas effectué de stage en Afrique du Sud, il se disait pourtant en forme. Mais sa première sortie au CMCM, où il avait été battu par Vivien Henz – lequel a stoppé sa saison indoor –, n’était pas très encourageante, même s’il expliquait avoir trop attendu avant d’enclencher la surmultipliée. S’en sont ensuivies des courses bien trop lentes, notamment du fait des lièvres, à Astana et Belgrade. Et il y a deux semaines, l’espoir était de nouveau présent avec une belle course à Metz, où il était venu mourir à moins d’une seconde des fameux minima. Grâce à sa prestation (3’37« 90), il avait bon espoir d’être invité à Lyon mais comme ce ne fut pas le cas, il a pris la décision de traverser l’Atlantique pour tenter sa chance sur le 3 000 m à Boston.
Malheureusement, il n’a pas approché son record national sur la distance, chrono exact qui lui aurait ouvert les portes d’Apeldoorn. Et pour ne rien arranger, il a pris froid en rentrant du Massachusetts : «J’ai dû ralentir l’entraînement pendant quelques jours. J’espère recevoir encore une confirmation pour Madrid pour tenter une dernière fois d’améliorer mon chrono sur 1 500 m pour éventuellement une qualification pour Nanjing. Mais vu que j’ai beaucoup couru ces dernières semaines, en fait non-stop depuis le CMCM, j’ai décidé que c’était plus prudent de renoncer ce week-end.»
BERTEMES-HOFFMANN, ÇA PASSE OU ÇA CASSE
La troisième de la bande sera la seule présente aux championnats. Mais pour Vera Bertemes-Hoffmann, puisque c’est d’elle dont il s’agit, il n’est pas question de monter une course avec lièvre pour tenter d’aller accrocher la norme (4’08« 00) ou améliorer son world ranking : «Non, ce n’est pas le but. Je vais courir le 1 500 m comme une course de championnat et voir ce qui est encore possible sur le 3 000 m, puisqu’il y a assez d’écart entre les deux distances pour courir les deux courses.»
Quid de la qualification? «Je suis actuellement 29e sur 27 qualifiées. D’habitude, il y a toujours quelques-unes qui ne participent pas, donc soit ça passe, soit ça ne passe pas», indique la jeune femme. Pour rappel, sa préparation a été considérablement tronquée à la suite d’une blessure au genou début décembre qui l’a empêchée de plier sa jambe pendant deux semaines, durant lesquelles elle n’a pu faire que de la natation… avec les bras.
Sa présence au CMCM était symbolique puisqu’elle n’était absolument pas en état de courir vite. Et ses sorties suivantes ont été mitigées avec toutefois une bonne course à Metz (4’13« 56), qui montre qu’elle est sur le bon chemin. Mais qu’elle a encore besoin de temps. On saura dans quelques jours si ça suffit ou non pour rejoindre Patrizia Van der Weken aux Pays-Bas. D’une certaine manière, Charel Grethen, est un peu dans le même cas mais lui pointe tout de même au 35e rang des qualifiés alors qu’ils ne seront que 27 à Apeldoorn.
RAUSCH ET LES JEUNES, À SUIVRE
On suivra également avec plaisir la performance de Victoria Rausch. La meilleure hurdleuse de l’histoire du Luxembourg revient d’une énorme blessure qui l’a laissée pendant des mois sur le carreau. Même si elle ne se fixe aucun objectif en termes de chrono, la recordwoman nationale du 60 m haies (8« 16) a déjà couru cette année en 8« 30 et elle a signé son record personnel sur 60 m en 7« 68 : «J’espère faire mieux que mes courses précédentes, mais je ne vais pas me mettre la pression de courir un temps. Je suis plutôt satisfaite de ma saison si on considère que je n’ai repris les haies qu’il y a deux mois», sourit la sportive d’élite de l’armée luxembourgeoise.
Ces championnats peuvent également permettre à certaines jeunes pousses de se mettre en évidence, on peut penser à Melody Koffi sur le triple saut, Linda Krombach, Sebastian Ziekman ou encore Julia Ciccone pour ne parler que d’eux. Bref, un rendez-vous à ne rater sous aucun prétexte.