Ruben Querinjean a remporté, dimanche, le classement général final du très prestigieux et très relevé championnat de cross en Belgique.

On l’avait quitté à l’été dernier à l’occasion de ses tout premiers Jeux olympiques, du côté de Paris. Auteur d’une fin de période de qualification en trombe, Ruben Querinjean avait décroché, de haute lutte, au prix d’un sublime effort lors des championnats nationaux à l’INS, le précieux sésame parisien sur 3 000 m steeple. Alors que, de son propre aveu, cette discipline n’est pas sa meilleure : «Je dois vraiment travailler mes franchissements de haies. Mais j’y travaille», confiait-il.

Mais son vrai truc, la discipline dans laquelle il s’est révélé lors des championnats d’Europe U23, en décembre 2021 à Dublin, c’est bien le cross. Ruben Querinjean adore ces joutes hivernales. Et cette saison, il a décidé de jouer le coup à fond. S’il ne s’aligne jamais sur des épreuves au Grand-Duché, c’est bien en Belgique, où le niveau n’a rien à voir, qu’il brille pendant l’hiver.

On l’a d’ailleurs retrouvé comme seul Luxembourgeois qualifié pour les championnats d’Europe de la discipline, début décembre à Antalya, où il avait terminé 24^e pour ses premiers championnats chez les seniors.

Le Malmédien espérait mieux. Mais il s’est vite concentré sur la suite. Si le mois de décembre a essentiellement été consacré à ses études de kiné, à tel point qu’il a préféré zapper le CMCM où il était présent juste comme simple spectateur, il s’est surtout focalisé sur la CrossCup belge. Vainqueur de la première manche individuelle à Roulers, il avait terminé troisième à Hulshout en novembre puis sixième à Hannut, en janvier. Si bien qu’il abordait la manche décisive de Diest, hier, avec une position de leader. Mais une position très fragile.

En effet, avec 47 pts, il ne comptait que quatre points d’avance sur son premier rival, Nikolaï Saké, et sept sur le tandem Robin Hendrix et Isaac Kimeli. En clair, tout allait donc se jouer sur cette ultime manche.

Hier, sur le coup de 14 h, ils sont une petite cinquantaine à s’élancer pour les 8 270 m du parcours. Et Ruben Querinjean a dû s’employer pour résister aux coups de boutoir de ses adversaires : «Dès le début de la course, Isaac vient à ma hauteur et imprime le rythme. Puis au bout d’un demi-tour, c’est Nikolaï qui s’est mis à accélérer. J’ai eu du mal à les suivre pendant la plupart du parcours. Donc j’essayais d’économiser de l’énergie. Par exemple, sur les parties en sable, je faisais un peu moins attention mais je savais que je pouvais revenir. Je fais le yoyo alors qu’eux accéléraient tout le temps.»

Un dernier tour décisif

La course est tellement serrée qu’alors qu’on aborde le dernier tour, tout est encore possible. Jusqu’à ce que Ruben Querinjean chute : «Kimeli avait de l’avance. Moi, je chute. Une petite chute. Je commence à sprinter, mais Isaac m’avait déjà mis 10 ou 20 m. En revanche, Nikolaï était moins loin et j’ai réussi à le rattraper et le doubler à mi-parcours. Il n’a pas pu me suivre.» Il termine donc à deux petites secondes de Kimeli même si, comme le reconnaît honnêtement Ruben Querinjean : «Il avait de l’avance et il a pu profiter, taper dans les mains. C’est pour cela que je termine si près. Mais il avait une belle avance.»

Il décroche donc les 20 points de la deuxième place, qui lui permettent de remporter le championnat avec deux petits points d’avance sur Isaac Kimeli : «Je suis très content. J’ai été consistant sur l’ensemble des courses alors qu’Isaac, lui, n’était pas sur les deux premières. C’est quand même quelque chose de gagner la Cross Cup, c’est un beau truc en Belgique. C’était quelque chose à avoir à un moment ou à un autre.»

On le retrouvera dans un mois, cette fois-ci sur route, du côté de Lille, où il tentera de se qualifier pour les championnats d’Europe des 10 km, qui se tiendront en avril à Louvain. Ensuite, il sera temps de penser à la saison estivale. Avec, dans le viseur, une qualification pour les championnats du monde de Tokyo sur… 3 000 m steeple.