Le choc de la 17e journée de BGL Ligue entre Dudelange et Differdange peut permettre au F91 de revenir à quatre points du leader, ou au FCD03 de mettre son dauphin à dix longueurs.

Pedro Resende a souri, lundi, quand on lui a rapporté cette phrase lâchée la veille par l’attaquant dudelangeois Samir Hadji après la victoire du F91 à Rosport (0-3) et avant la réception du leader, ce samedi au Jos-Nosbaum : «Differdange aura la pression». «Ah bon, s’est amusé le coach du FCD03, on a la pression? On peut les mettre à dix points ou les laisser à sept points. Eux n’ont qu’une possibilité : gagner. Alors si c’est nous qui avons la pression…»

Ce petit jeu du «c’est pas moi qui ai la pression, c’est l’autre» est un immense classique d’avant-choc dans le football, et même s’il est du genre à ne jamais se la mettre, Mika Pinto, l’entraîneur du F91, a bien voulu couper la poire en deux hier, exceptionnellement, en considérant que «les deux équipes ont la pression, car les deux équipes ont un intérêt à gagner» ce choc de la 17^e journée de BGL Ligue. Differdange, crédité de sept longueurs d’avance au coup d’envoi, pour tuer le suspense, Dudelange pour le relancer.

«Il resterait quand même 39 points à prendre»

Mais Mika Pinto a rejeté, en revanche, l’idée que le championnat serait plié en cas de succès du FCD03 au Nosbaum. «Je ne suis pas d’avis que tout se jouera sur ce match. S’ils gagnent, il y aura une grande probabilité qu’ils soient champions, c’est vrai, admet le technicien de 32 ans. Mais il resterait quand même 39 points à prendre. Ce serait super difficile de rattraper dix points de retard, mais tant que c’est mathématiquement possible… tout le monde peut perdre des points à tout moment, nous y compris, et tout le monde peut battre tout le monde.»

Volonté de dédramatiser? Expérience, plutôt : Pinto faisait partie du staff de Carlos Fangueiro en 2022/2023 quand le F91, qu’on pensait intouchable durant l’hiver, avait fini par se faire coiffer par le Swift au printemps. «La plus dure des failles, c’est de prendre la victoire comme une banalité, pointe le technicien franco-portugais. À Dudelange, il y a deux ans, on avait un tapis rouge de déroulé, et sans le vouloir, les victoires sont devenues une habitude. Ça peut parfois être un problème. Il suffit que tu te laisses un peu couler dans un match : comment tu gères? Tu n’as pas l’habitude.»

Pour le coup, battre ce Differdange qui n’a perdu que quatre de ses 52 derniers matches (depuis le retour de Resende) sur la scène domestique n’aurait rien d’une banalité. Et Mika Pinto, dont le F91 ne s’est plus incliné depuis le 15 septembre (12 rencontres), en est convaincu : sur un terrain «qui permettra de jouer», pas comme à Rosport, il a «un groupe pour mettre Differdange en difficulté».