Une des priorités absolues du gouvernement CSV-DP est la lutte contre la crise du logement. Un premier plan d’action composé de 40 mesures pour faciliter et accélérer la création d’habitations est sur les rails depuis juin dernier. En janvier, les ministres de tutelle (Logement, Affaires intérieures, Environnement) en ont remis une couche en précisant leurs plans pour agrandir le parc national de logements abordables et pour simplifier les procédures administratives et environnementales. Des incitatifs fiscaux prolongés jusqu’à fin juin complètent l’offensive lancée par la coalition conservatrice-libérale.
La légère reprise sur le marché du logement doit encore se concrétiser. Tout comme une normalisation des prix. En attendant, les loyers sont à la hausse, ce qui pénalise toutes les personnes aux bas et moyens revenus, qui n’ont pas les moyens d’acheter une maison ou un appartement. En toute logique, les plus jeunes figurent parmi ceux qui connaissent les plus grandes difficultés à trouver un logement à prix abordable. Pour remédier à cette situation, le ministre Claude Meisch lance un appel à projets pour augmenter de «manière significative» les logements destinés spécifiquement aux jeunes de 18 à 28 ans (lire en page 4). Il ouvre un chantier de plus en espérant combler un fossé qui n’a eu de cesse de s’agrandir au fil des dernières décennies.
Pendant trop longtemps, les gouvernements successifs ont cautionné le fait que des logements abordables construits pour le compte de l’État étaient revendus au prix fort sur le marché privé. Cette erreur monumentale a été redressée entretemps. L’agrandissement du parc locatif dans la main publique est redevenu une priorité. Mais le Luxembourg ne devrait pas réussir à refaire son retard sur une ville comme Vienne, où 60 % des locataires vivent dans des logements subventionnés. Les yeux du ministre du Logement se tournent désormais vers Zurich. Le réseau «JUWO» gère dans la ville suisse un parc de 1 500 logements pouvant héberger 4 000 jeunes. Une inspiration de plus pour le Grand-Duché, qui ne pourra cependant pas se passer de mettre en œuvre une solution «à la luxembourgeoise», pleinement soutenue par l’État, les communes ainsi que les promoteurs privés, publics et sociaux.