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Usine Renault Sovab de Batilly : que vont devenir les 400 ouvriers intérimaires étrangers ?


Les chaînes de montage de l’usine Renault Sovab de Batilly tourneront désormais de jour.

Le comité social et économique de l’usine Renault Sovab de Batilly a confirmé la fin de contrat de 704 intérimaires soit 23 de moins que ce qui était prévu à l’origine. Parmi ces ouvriers, quel avenir sera réservé aux 400 travailleurs étrangers recrutés depuis un peu plus de 18 mois ?

La décision de mettre fin aux ¾ des contrats intérimaires de l’usine Sovab de Batilly a été actée lors du comité social et économique qui s’est tenu lundi matin. Au départ, 737 postes étaient concernés, la direction a revu le chiffre à la baisse et a finalement décidé de se séparer de 704 employés. Parmi lesquels figurent un grand nombre de travailleurs étrangers, comme le dévoile le syndicat FO. En effet, en matière de travail temporaire, la règle chez le constructeur français, ce sont des contrats ne pouvant excéder 1060 jours.

«À l’époque, lorsque nous tournions à plein régime, avant l’arrivée du nouveau Master, il y avait un gros besoin de main-d’œuvre», se souvient Grégory Picciau, porte-parole de Force ouvrière. «Lorsque tous ces gens étaient arrivés au bout, ils postulaient naturellement pour un poste en CDI et bizarrement, ils n’étaient jamais embauchés, ils rataient toujours leurs examens et ont quitté l’entreprise». Le syndicaliste pense que pour l’employeur, il est préférable de proposer des contrats précaires, justement pour faire face au manque d’activité.

«Ce sont nos frères»

«Et il y a un an et demi, nous avons vu débarquer des centaines de travailleurs étrangers. Des gars, environ 400, venant d’Ukraine, de Somalie, d’Afghanistan, d’Érythrée, affectés en bord de chaîne de montage, effectuant les tâches d’agents de fabrication de base. Beaucoup ont le statut de réfugiés politiques et un service de ramassage en bus a même été mis en place par la Sovab, car la plupart d’entre eux ne disposent pas de moyens de transport.»

Grégory Picciau pense qu’ils vont être les premiers concernés par la décision de mettre fin aux contrats intérimaires. «Ce sont nos frères», clame-t-il. «Que vont-ils devenir s’ils n’ont plus d’emploi? À l’heure où Bruno Retailleau fait la chasse aux étrangers, nous craignons le pire pour eux».

Au cas par cas

Du côté de la direction, on assure pour l’heure que les listes de départ n’ont pas encore été arrêtées, elles devraient l’être en fin de semaine. Quant au sort réservé à ces travailleurs étrangers, aucune réponse n’est apportée. Une lueur d’espoir cependant : «Nous avons la chance d’avoir affaire à une direction humaine, qui prend en considération l’ensemble de nos problématiques», avoue Grégory Picciau.

«Nous l’avons alertée sur la problématique des étrangers, mais aussi sur celle liée à la fin des postes nocturnes». Selon l’intersyndicale, des solutions pourraient être trouvées pour la quarantaine de salariés contraints de travailler de nuit du fait de situations personnelles délicates (maman solo, enfant handicapé…). «La fabrication du véhicule va se concentrer sur deux postes de jour, mais il y aura toujours une équipe réduite la nuit pour tous les autres travaux dans laquelle pourront être intégrés ces cas particuliers. Des aménagements d’horaire seront également possibles».

De son côté, la direction rappelle qu’elle mettra tout en œuvre pour maintenir l’emploi et espère un retour au fonctionnement normal de l’usine en 2026. D’ici là, toutes les versions du nouveau Renault master devraient être mises sur le marché.

Romuald Ponzoni
(Le Républicain lorrain)

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