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[BGL Ligue] Sylvain Atieda : «Je suis fou, c’est dans mon hygiène de vie»


Sylvain Atieda a de grosses ambitions pour sa fin de saison. (Photo: Gerry Schmit)

Sylvain Atieda a recommencé 2025 sur un doublé qui a permis à Rodange d’arracher le nul contre Strassen. Et il a de grosses ambitions pour sa fin de saison.

Qu’est-ce qui fait le plus de bien au moral, en ce début d’année 2025? D’avoir pris un point à Strassen ou d’avoir inscrit un doublé ?

Sylvain Atieda : Ben le point, c’est le plus important. Ça nous a fait du bien, parce que tout le monde pensait que, contre eux, on allait prendre une gifle. Mais le coach nous a bien boostés.

Pourtant, avec neuf buts inscrits en seize journées de championnat, vous êtes largement sur les bases de votre production de la saison passée en PH, puisque vous y aviez inscrit douze buts en onze matches lors de la phase retour. Cela veut-il dire que la DN n’est pas plus compliquée pour vous ?

Moi, je suis quelqu’un de motivé, avec de l’ambition. Mais je suis quand même quelqu’un qui vient de nulle part : j’étais en D5 belge quand j’ai signé à Rodange. Et en plus, j’étais blessé. Enfin, j’ai commencé blessé, avec une déchirure, et je ne pensais pas que ça se passerait aussi bien, même si je m’étais juré que je casserais la baraque quand je reviendrais. En tout cas, après la montée en PH, j’ai directement dit à mes coéquipiers qu’en DN, je comptais bien marquer quinze buts, que je ne voulais rien savoir, que c’était quinze buts minimum. Je sais qu’il ne faut pas que je promette ça aux dirigeants, sinon ils vont exiger de moi que je le réalise (NDLR : il rit). Mes coéquipiers avaient l’air de dire que la DN, c’était plus dur, qu’on ne pouvait pas marquer autant. Ils en parlaient comme ça en tout cas…

La semaine passée, Fine Bop racontait comment il avait été convoqué par ses dirigeants de Bissen, la saison passée, parce qu’il marquait un peu moins que d’habitude, alors que ce n’était « que » de la Division 1. Vous aussi avez été recadré en automne, quand vous avez eu un petit passage à vide et alors que le club est quand même assez dépendant de vous devant le but ?

(Étonné) Non, je n’ai pas été convoqué. Je dirais que ma direction a confiance en moi et surtout qu’elle ne doute pas de moi. Non, non, je veux atteindre mes quinze buts et vu le nombre de rencontres qu’il reste à jouer, par la grâce de Dieu… Monter jusqu’à vingt buts, ce serait un truc de ouf. Si j’en marque autant, je pense qu’on ne descend pas.

Vous sentez-vous une responsabilité par rapport à vos coéquipiers, sur votre rendement ?

Sans eux, je ne peux pas marquer. Alors oui, je leur dois beaucoup. Je leur dois un minimum de buts. D’ailleurs, si je ne marque pas, direct, à la mi-temps, dans les vestiaires, je me fais engueuler par certains joueurs. Mfa par exemple. Mais surtout mon « capi », Montantin. Disons qu’il n’est pas dur, mais il est sérieux, direct et il me le dit quand je n’avais pas le droit de rater une occasion. Moi, je suis un garçon hyper-compliqué, ça me fait réfléchir.

Si je ne marque pas, je me fais engueuler par certains joueurs

C’est la pression de porter le numéro 10… D’ailleurs, c’est drôlement culotté de prendre le n° 10 directement, quand on arrive dans un club, non ?

Moi, je n’aime pas le numéro 9. On peut même dire que je le déteste. En arrivant, j’ai demandé quels numéros étaient disponibles. Et on m’a dit qu’il y avait le 10, mais on a ajouté qu’il n’avait pas porté chance à son dernier propriétaire (NDLR : Sifeddine Khemici, qui n’était toutefois pas un attaquant). Qu’il ne marquait jamais… Alors j’ai dit « ah oui! Eh bien, je vais le prendre et je vais vous montrer de quoi je suis capable ».

Pourtant, vous et Rodange, ce n’était pas écrit, comme histoire d’amour…

J’étais déjà venu faire un essai, il y a très longtemps. Je ne peux même plus vous dire quand. J’avais inscrit quatre buts en une mi-temps, sur un amical, et le directeur sportif m’avait dit « c’est bon, tu peux t’arrêter là, on va te prendre ». Et puis, j’étais rentré chez moi et je n’avais plus entendu quoi que ce soit. Quand mon agent m’a rappelé pour revenir faire un essai la saison dernière, j’ai dit OK, parce que je n’avais rien à faire et que je ne suis pas un gars difficile non plus. Mais il y avait cet attaquant du Swift qui a filé au RFCU finalement (NDLR : Moussa Seydi) avec lequel ça ne s’est pas fait. Et j’ai vraiment signé à la dernière minute.

D’ailleurs, vous faites partie de ces rares joueurs venus de France à ne pas être passés par un centre de formation…

C’est parce que je suis arrivé en France quand j’avais 16-17 ans, alors je n’ai pas eu cette chance. Je venais de Guyane avec ma mère et mes neuf frères et sœurs.

Vous saviez que vous êtes enregistré sous le prénom «Sylvinho» dans le répertoire téléphonique de votre directeur sportif ?

(Il rit) Non, je ne le savais même pas. Mais c’est super et ça me va bien. Si vous saviez le nombre de surnoms de fous qu’on m’a donné dans le vestiaire… C’est parce que je suis fou, c’est même dans mon hygiène de vie. Mes coéquipiers disent que c’est dû à ma façon de parler. J’utilise le langage de la rue…

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