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Poignardé chez lui à Metz : quatre ans ferme pour l’auteur


La scène de violence a duré près d’une heure. Un voisin de la victime a contacté les services de police pour signaler les bruits inquiétants qu’il entendait. (Photo : le républicain lorrain/ketty beyondas)

Un homme de 20 ans a été condamné à 4 ans d’emprisonnement ferme pour avoir commis une extorsion avec violence au domicile d’une connaissance.

La violence a été telle que le suspect avait été placé en garde à vue pour tentative de meurtre. Finalement, le parquet a décidé de juger cet homme de 20 ans dès lundi, trois jours après les faits, en comparution immédiate devant le tribunal de Metz. À la barre, celui-ci est jugé pour extorsion avec violence et menace de mort avec un couteau. «Le choix de poursuivre pour extorsion et menace de mort, ce n’est pas de minimiser le vécu de la victime, mais d’apporter une réponse rapide et efficace à son égard», assume le procureur en préambule de ses réquisitions.

Le motif : un différend d’argent. Il faut rembobiner à la nuit du 6 au 7 février pour comprendre l’affaire. Il est 3 h du matin lorsque la police municipale est requise par deux femmes, qui appellent le 17 après qu’un homme, le visage en sang, s’est présenté à elles. Une fois sur place, les policiers municipaux constatent de nombreuses traces de sang dans les communs de l’immeuble de la victime, situé au 10 en Nexirue, à Metz. Un homme de 24 ans, étudiant, relate qu’il était dans son lit lorsqu’un individu a fracturé sa porte déjà fragilisée par un récent cambriolage. Un différend d’argent avait eu lieu entre les deux hommes, qui se connaissaient depuis quelques mois. C’est pour ce motif que la scène de violence qui s’ensuit dure près d’une heure et a été particulièrement traumatisante pour la victime.

«On s’est battus un petit moment»

Coups de pied, de poing, de couteau et menaces de mort avec un couteau placé sous sa gorge. La victime, qui n’a pas souhaité prendre la parole lors de l’audience, a écopé de sept jours d’Incapacité totale de travail (ITT). Les policiers évoquent le passage d’un «tsunami» au sein du logement pour qualifier les lieux. Pas un meuble n’a pas été dégradé au sein du studio. Les deux hommes avaient fini par quitter les lieux et la victime était parvenue à s’enfuir avant d’appeler à l’aide. L’auteur, quant à lui, avait pris la fuite en remplissant un sac d’effets personnels de la victime : cartes bancaires, carte d’identité, vêtements et un couteau ensanglanté ayant servi à porter des coups…

Grâce aux caméras de vidéosurveillance, l’homme avait pu être interpellé rapidement par les policiers municipaux, alors qu’il était à bord d’un taxi. «J’étais alcoolisé, je ne me souviens pas de tout. J’ai souvenir que l’on s’est battus un petit moment, je me rappelle lui avoir porté des claques. Tout ça, c’est l’alcool. Les seuls moments où je me sens bien, c’est quand je bois», explique-t-il d’un ton calme. Ce dernier, déjà connu pour des faits de tentative de vol avec violence lorsqu’il était mineur, a également été condamné en 2024 par le tribunal de Sarreguemines pour blessures involontaires commises au volant d’un véhicule, alors qu’il était alcoolisé.

Le parquet martèle la violence des faits et requiert une peine de six ans d’emprisonnement. «Un quantum disproportionné», pour Me Ulysse Gobert, avocat de la défense, qui souligne que les faits ont eu lieu dans un huis clos et que son client «n’a pas le profil qu’on essaie de dépeindre». Le tribunal condamne Nabil Islane à une peine de quatre ans d’emprisonnement ferme. «J’aimerais m’excuser auprès de la victime, je suis sincèrement désolé», lâchera-t-il comme derniers mots avant d’être incarcéré.

Sabrine Zahran
(Le Républicain lorrain)

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