Tous les jours, à Marly près de Metz, quatorze élèves de l’école Henrion vont déjeuner au foyer logement Les Hortensias.
À 11 h 45 pétantes, ce vendredi 7 février, les élèves de l’école Henrion arrivent en rang d’oignon par le parc qui borde la Seille. Ils sont contents : ils vont déjeuner à la résidence autonomie les Hortensias, chemin de la Latte.
«Nous, on adore. On attend moins longtemps, on est moins nombreux, c’est beaucoup plus calme. Parfois, on rentre même plus tôt à l’école et on a le temps de faire un petit jeu», se réjouit Candice.
Lucie et Inès, ses copines de CM1, aiment aussi le contenu de leurs assiettes (le même que les résidents) souvent meilleur qu’à la cantine normale «mais ça dépend des fois». Ce vendredi, c’était soupe, burger de veau pomme de terre-épinards, fromage et dessert. Carton plein «sauf pour les épinards».
Depuis deux ans, quatorze élèves de l’école primaire du centre-ville de Marly déjeunent dans cette cantine délocalisée, à la résidence autonomie du CCAS, tous les jours. Les élèves volontaires tournent.
«Ils sont 80 écoliers à vouloir venir déjeuner ici. Ils préfèrent. Alors chaque jour, c’est le tour d’une classe différente», sourit Carine Tarall, responsable du service éducation.
Une solution temporaire
La solution s’est imposée parce que les murs de la cantine du collège, qui accueillent les élèves le midi en bus, ne sont pas extensibles. Les inscriptions ont augmenté, après la crise sanitaire.
«Nous n’avons pas plus d’enfants dans les écoles mais aujourd’hui 66 % des élèves déjeunent à la cantine contre 50 % avant», détaille Thierry Hory, maire de Marly, qui vient lui aussi déjeuner de temps en temps, pour prendre la température, auprès des résidents.
La solution devrait être temporaire. Un projet de construction d’un nouvel ensemble scolaire est à l’étude. Il inclurait alors un espace de restauration. Mais le dossier devrait prendre encore quelque temps.
Ce qui n’est pas sans déplaire à Andrée, résidente aux Hortensias. «Ils sont charmants ses petits, adorables. On se fait des petits signes quand ils repartent.» Liliane appréhende un peu les vacances scolaires parce qu’elle est «triste quand ils ne sont pas là, ils apportent de l’animation.»
Et tout le monde a droit à son compliment même «les dames qui s’occupent d’eux, qui sont très gentilles», selon Évelyne, leur voisine. Les élèves savent qu’ici, il faut faire moins de bruit. La pause méridienne est plus sage, même s’ils rigolent beaucoup.
«Au collège, il peut y avoir 240 personnes en même temps dans le réfectoire. C’est très bruyant et fatigant pour eux. Ici, ils échangent. Ça se passe bien. À Noël, les enfants avaient confectionné des décorations pour les résidents. Et les résidents leur ont offert des chocolats à la Saint-Nicolas. Il y a beaucoup de résidentes ici, qui sont mamans», précise Carine Tarall. Elles revivent une petite bulle d’univers familial.
Lisa Lagrange