Niederkorn a été tout près de rapatrier Olivier Thill en plus de Lars Gerson, cet hiver. Ce n’est que partie remise. Quitte à voir encore plus grand ?

Lars Gerson était dans l’avion, lundi. L’international aux 98 sélections sera présenté aujourd’hui, en même temps que Vincent Boesen, nouvel avant-centre de gabarit. Mais il aurait pu être escorté par une recrue d’un tout autre standing, quand bien même l’attaquant allemand était un profil qui manquait furieusement à Jeff Strasser : le Progrès avait absolument tout calé pour rapatrier Olivier Thill au bercail !

Le milieu de terrain de 28 ans, aux 148 matches pro depuis son départ du stade Jos-Haupert, en 2018, consécutif à de belles prestations européennes contre les Russes d’Oufa, avait donné son accord. Tout était prêt mais… impossible de faire entendre raison à Cherkasy. Le club ukrainien s’est refusé, au beau milieu de la saison, à donner un bon de sortie à son capitaine et pilier de l’entrejeu, alors qu’il est si ardu de convaincre des joueurs étrangers de rejoindre le championnat ukrainien avec cette guerre qui n’en finit pas. Lors de l’interview qu’il nous avait accordée, fin décembre, perçait une certaine lassitude du joueur, séparé de sa famille depuis trop longtemps à son goût et qui souhaitait revenir dans les alentours. Ce ne sera pas pour cet hiver. Mais à Niederkorn, on en est persuadé : «Oli», auteur de trois saisons pleines entre 2015-2018, avec en point d’orgue l’élimination des Glasgow Rangers à l’été 2017, sera théoriquement de retour cet été. Au plus tard l’hiver prochain.

Deville et Hall, aussi, ont été envisagés

Niederkorn a expédié pas mal de joueurs dans le monde pro ces dernières années. Les voir revenir (comme avec Issa Bah en 2022 ou Mayron De Almeida en 2021) semble être une nouvelle tendance qui ne peut qu’être renforcée par le succès avec lequel Mario Mutsch est venu terminer sa carrière ici même, en 2019, dans l’espoir de commencer à préparer l’après. Or il est aujourd’hui adjoint de Luc Holtz en sélection et pressenti si jamais la FLF venait à changer d’orientation en fin d’année. Dans le genre reconversion express, c’est une belle réussite. C’est sur cette publicité-là, aujourd’hui, que Thomas Gilgemann et son comité veulent capitaliser. C’est que dans les bureaux du club, on a noté une reprise de l’économie. Et l’on veut en profiter. Le plan, outre toute une série de mesures extrasportives, c’est de «re-luxembourgiser» l’équipe. Ou en tout cas de faire de la place aux locaux et aux joueurs frontaliers (d’où l’arrivée de Boesen, en provenance de Trèves) pour retourner chercher les spectateurs.

C’est bien pour cela que cet hiver, il y a également eu une tentation Deville. La piste n’a pas été activée, car l’attaquant roude léiw sortant d’un contrat avec le Swift, Niederkorn avait la crainte de ne pas forcément pouvoir s’aligner. C’est bien pour cela que la piste Tim Hall, un autre international, un autre ex-du club, a été suivie de très loin, le joueur continuant de privilégier une aventure hors des frontières. Le Progrès n’exclut pas de le relancer en juin, quitte à lui offrir un poste dans son organigramme, s’il jugeait que son avenir n’est plus forcément sur le terrain.

Clairement, l’outsider niederkornois cherche son point d’équilibre. Rester compétitif avec un ADN de plus en plus luxembourgeois? Sacré challenge. Mais avec Olivier Thill sur le retour dans quelques mois, on voit difficilement comment le projet pourrait perdre en crédibilité.

MIXTUR REJOINT «COUTUR’» Le Progrès Niederkorn a également acté un départ à l’international. L’ailier Kenny Mixtur, pas le plus efficace de tous ses attaquants sur la première partie de saison, a trouvé un accord pour rejoindre Villefranche, en National 1 (14^e sur 17, à la lutte pour le maintien), une équipe dont le capitaine n’est autre que l’ancien Hesperangeois Clément Couturier.