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L’union ou la rupture ?

Le nouveau gouvernement belge, formé dans la plus grande douleur au bout de sept mois et demi de tractations, va-t-il pouvoir apporter la stabilité, une vertu prônée par Luc Frieden? Au moins, le Premier ministre luxembourgeois retrouvera un exécutif de plein exercice à Bruxelles. Un signal plutôt positif, sachant que l’Allemagne est confrontée, à trois semaines de ses élections législatives, à une crise de confiance entre les partis démocratiques, qui sont censés former une coalition après le 23 février. En France, un calme trompeur s’est installé depuis l’arrivée du gouvernement Bayrou, toujours minoritaire.

Ce matin, Bart De Wever prêtera serment comme Premier ministre devant le roi Philippe. Le nationaliste flamand n’a jamais caché son mépris pour la Wallonie. Il a également flirté avec une séparation du royaume faisant de la Flandre un État indépendant. Aujourd’hui, Bart De Wever se montre plus modéré. Après 2013, son parti, la N-VA, siégera pour la deuxième fois dans un gouvernement fédéral.

À l’époque, les libéraux francophones avaient mené la danse. Cette fois, les nationalistes flamands sont à l’œuvre pour former une coalition typiquement belge : la N-VA s’allie, d’un côté, aux conservateurs (CD&V) et aux socialistes flamands (Vooruit) et, de l’autre, aux libéraux (MR) et aux centristes francophones (Les Engagés).

Cet exécutif composé de courants politiques diamétralement opposés et ayant pour leader un nationaliste pourra-t-il faire preuve de l’union nécessaire pour faire avancer la Belgique? Au moins, les Belges maîtrisent l’art du compromis pour former des majorités improbables. Un exemple qui pourrait aider la France.

En Allemagne, le rapprochement des conservateurs de l’union CDU/CSU et des nationalistes du parti d’extrême droite AfD a mobilisé des centaines de milliers de manifestants, samedi et hier, dans les principales villes allemandes. Un signe très encourageant, mais probablement insuffisant pour réparer les dégâts provoqués par Friedrich Merz.

Le favori pour devenir le prochain chancelier aimerait former une coalition à deux partis, après l’échec du gouvernement tripartite formé par les sociaux-démocrates, les Verts et les libéraux. Une percée de l’AfD risque toutefois d’amener le pays au bord de la rupture.

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