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[Tennis] L’équipe nationale s’invite dans la cour des grands


Portée par Alex Knaff (à g.) et Chris Rodesch, l’équipe nationale poursuit sa folle ascension.

Sensationnel. Victorieux 3-1 de son barrage d’accession contre la Lituanie, le Luxembourg, s’est qualifié, dimanche, pour la première fois de son histoire dans le groupe I mondial de la Coupe Davis dans une Coque en fusion.

L’émotion était immense, dimanche après-midi, dans une Coque chauffée à blanc. On décelait même des yeux embués chez certains membres de la FLT. Et pour cause : après un ultime service gagnant du n° 1 grand-ducal Chris Rodesch, l’équipe nationale remportait son barrage d’accession face aux Lituaniens, supposés plus forts sur le papier (3-1).

Une victoire synonyme de montée historique dans le groupe I mondial de Coupe Davis. Un an tout pile après être passé à un match de créer cet authentique exploit sur la terre battue de Bogota – le Luxembourg menait 2-0, mais s’était finalement incliné 3-2 contre la Colombie –, c’est devant son public que la sélection, bien aidée par un immense Alex Knaff, s’est offert le droit de se mesurer à l’une des meilleures nations de la planète en septembre prochain.

«On a connu quelques années de vache maigre, mais on a reconstruit une équipe avec Alex et Chris. Il y a encore deux ou trois ans, on était dans le groupe III et maintenant nous voilà promus dans le groupe I. C’est une grande victoire pour le tennis luxembourgeois», savoure le capitaine Gilles Muller. Et d’ajouter : «J’avais dit lors du dîner officiel que ce n’était pas seulement une rencontre face à la Lituanie, mais aussi une grande chance pour Alex et Chris, eux qui sont sur le circuit, mais un peu en dehors des radars alors qu’ils font du très bon boulot, de jouer devant une Coque remplie. C’était une belle opportunité et un bon moyen de faire de la publicité et ils l’ont fait à merveille.»

Pourtant, tout n’avait pas démarré sous les meilleurs auspices pour ses protégés, rapidement menés au score. La faute à une ouverture de bal manquée : incapable de mettre en place son jeu, Chris Rodesch (282e au ranking mondial) n’avait pas fait le poids, samedi, contre le n° 2 lituanien, Edas Butvilas (247e).

Impuissant face à un adversaire difficile à manœuvrer, le pensionnaire du TC Schifflange s’était sèchement incliné 3-6, 1-6. «Jusqu’à 3-1 au premier set, je crois que je suis le joueur le plus dans le match même si le score ne le reflète pas. Après, avec le momentum, il a bien joué et moi je n’étais pas dans les rallyes et je n’ai pas bien servi. C’est une journée sans, un jour à oublier», expliquait alors l’ancien étudiant de l’université de Virginie.

Knaff sort le grand jeu

Mais le n° 2 luxembourgeois, Alex Knaff (718e), transcendé par l’évènement, avait remis les compteurs à zéro en renversant 6-4, 3-6, 6-2 le n° 1 adverse, Vilius Gaubas (192e), qui le devance pourtant de 526 rangs au classement mondial. Une performance XXL pour le jeune homme de 27 ans, en panne de résultats depuis plusieurs mois.

«J’arrive à bien performer dans des moments difficiles, sous grande pression. Je ne me pose pas de questions, ce que je fais souvent en match sur le circuit», commentait-il quelques minutes après sa sortie du court. Et le longiligne droitier d’ajouter : «Je pense que je n’ai jamais gagné contre quelqu’un avec un ranking pareil. Je dois utiliser cette performance pour demain ainsi que pour le reste de la saison, pour me donner confiance.»

Au coude-à-coude après la première journée de compétition, l’équipe nationale a viré en tête, dimanche en début d’après-midi, après le succès en double de la paire Knaff/Rodesch devant le duo Butvilas/Gaubas. Auteurs d’un cavalier seul dans le premier set, les deux acolytes ont éprouvé davantage de difficultés dans le suivant, mais ont fait preuve d’un mental d’acier pour plier l’affaire en deux manches grâce à un tie-break parfaitement négocié sous les encouragements d’un public déchaîné 6-2, 7-6 (7/3).

«On a fait un très bon premier set. C’est vrai qu’ensuite j’ai un peu baissé de régime, mais l’important c’est qu’on a bien réussi à gérer nos temps faibles. On a continué à s’encourager et notre expérience nous a permis de faire la différence», note Alex Knaff.

Il restait à terminer le travail, une mission qui revenait à Chris Rodesch. Et contrairement à la veille où il avait déjoué, cette fois il a fait parler la poudre. Opposé au très accrocheur Vilius Gaubas, le grand gaillard a fait céder son adversaire 6-4, 6-4 grâce à sa puissance dévastatrice, offrant ainsi le point décisif au Grand-Duché. Après un énième missile au service, le récent demi-finaliste du Luxembourg Open s’écroulait sur le court, rejoint à vitesse grand V par toute l’équipe.

«Après mon premier simple, j’ai parlé avec mon coach (NDLR : Anders Johansson) et avec Gilles. Ça m’a beaucoup aidé. Peut-être que je m’étais mis un peu trop de pression la veille alors aujourd’hui (NDLR : dimanche) j’ai utilisé cette pression de façon positive. J’ai mieux joué en simple et Alex m’a beaucoup soutenu lors du double», souligne le principal intéressé encore sous le coup de l’émotion. Désormais, rendez-vous dans sept mois. Face à une nation du gratin mondial à la Coque ? On signe où ?

Drapeaux, tambours, trompettes et vuvuzelas : les supporters luxembourgeois ont mis une ambiance de feu à la Coque. Photo : fern konnen
Après avoir exulté devant un public, qui n’a cessé de donner de la voix pour encourager ses favoris, le capitaine Gilles Muller l’a chaleureusement remercié. Photo : fern konnen

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