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Antiques & Art Fair : la boîte aux trésors


La 50e édition de l’Antiques & Art Fair s’est tenue de mercredi à hier à Luxexpo The Box. (Photo : julien garroy)

Nous nous sommes rendus à l’Antiques & Art Fair pour rencontrer les personnes qui le font vivre. D’antiquaires à galeristes en passant par experts, ces professionnels nous ont présentés leur cœur de métier.

C’est le rendez-vous annuel pour tous les amateurs d’antiquités et d’art. L’Antiques & Art Fair est revenue à Luxexpo The Box de mercredi à hier pour sa 50e édition. En déambulant dans les allées tamisées du salon, d’emblée, une chose nous frappe… C’est bien plus qu’une simple brocante, comme en atteste l’imposante coiffeuse sur laquelle nous tombons quelques minutes après avoir commencé notre visite. «Il s’agit d’une pièce unique de Louis Majorelle exposée à l’Exposition universelle de 1900», nous informe l’antiquaire. Meuble d’apparat servant à montrer le savoir-faire de son ébéniste, cette coiffeuse donne le ton de l’exposition. Ici, pas de vieux meubles de famille récupérés chez mamie, mais des pièces rares, voire uniques.

Et pour s’assurer de l’authenticité et de la bonne provenance de tous ces objets, trois experts campent dans les lieux tout au long de la foire. Patricia De Zwaef en fait partie, elle est spécialisée en pièces modernes et contemporaines. D’ordinaire, elle travaille avec des notaires et des assurances pour réaliser des estimations et des inventaires de collection chez les particuliers. Mais cette semaine, son travail est quelque peu différent : «Nous contrôlons les marchandises avant la foire, nous sommes même habilités à retirer des pièces non conformes.»

Et lors du salon, elle a un bureau pour renseigner les acheteurs sur les trouvailles qu’ils font sur les stands, et même sur leurs propres pièces. Souvent, ces objets venant de l’extérieur sont de simples objets de famille, mais parfois il y a des surprises. «Ce matin, une dame est venue avec une corne de rhinocéros sculptée, c’était surprenant!»

Alors que nous passons d’un stand à l’autre, notre œil est attiré par la sculpture délicate d’une petite fille jonglant avec des anneaux. «Peu d’artistes représentent l’enfance… Béatrice Cols le fait avec beaucoup de justesse», commente Marjorie Desmaret. C’est elle qui tient la galerie Septentrion, qui représente des artistes vivants et met en avant des œuvres de premier marché, en d’autres termes des pièces montrées pour la première fois au public. Et pour la première fois aussi, la galeriste du nord de la France est présente dans la foire luxembourgeoise. Elle a choisi des œuvres dans les ateliers de cinq de ses artistes, trois Français, une Belge – Béatrice Cols – et une Italienne.

La galerie de Marjorie Desmaret présente cinq artistes aux univers vivants, ici Béatrice Cols. Photos : fabrizio pizzolante
Marcel Heselmans a présenté des tableaux allant du XVIIe siècle à 1920 et des œuvres contemporaines classiques. Photo : fabrizio pizzolante

«Trouver une œuvre, c’est se déplacer»

«Les salons et les foires, c’est du travail! Pendant plusieurs jours, nous mettons nos tenues de déménageur pour tout installer, puis pendant trois-quatre jours, nous revêtons notre casquette de galeriste. Ici, nous jouons comme une pièce de théâtre aux visiteurs, tout est beau et bien arrangé», sourit-elle. Sur son stand, les sculptures inspirées de la mythologie celtique se mêlent à celles d’enfants et d’animaux… Le tout entouré de peintures colorées. «J’aime les œuvres pleines de vivacité.»

Dans un coin de la foire, un autre galeriste, Marcel Heselmans (Maru), présente ses pièces, Et même s’il exerce le même métier que Marjorie Desmaret, son travail n’en reste pas moins différent. «Ici nous avons des tableaux et des sculptures en bronze et marbre datant du XVIIsiècle à 1920, et parfois du contemporain classique.»

Comme cette grande peinture datant de 2018 qui figure un paysage forestier et enneigé, sur laquelle le travail sur la luminosité est remarquable. Le reste des peintures accrochées est bien plus ancien. Marcel Heselmans ne promeut donc pas des artistes vivants, son travail se rapprochant davantage de celui d’un antiquaire : «Trouver une œuvre, c’est se déplacer et acheter chez les particuliers.» Le plus souvent contacté directement par ces derniers, il se rend chez eux pour «voir et sentir la qualité». Si l’œuvre passe cette étape, elle est achetée, puis restaurée avant d’être mise en vente.

Ce travail qui appelle les déplacements, Frederique Labis le connaît, lui aussi. Lui est un antiquaire belge, et ébéniste de formation. Il représente la troisième génération d’antiquaire chez Antiek Labis, après son grand-père et son père. «Ma passion, c’est les meubles Napoléon III», souffle-t-il. Sur son stand, les meubles en bois sombre ornés de dorures du XIXe siècle sont donc rois. «J’adore leur style, leur bronzaille et leur qualité.»

Cinq des meubles qu’il présente sont même estampillés. Sur les tranches des portes ou des tiroirs, on peut lire des noms et des lieux, comme «Grohé à Paris». Cela permet de retrouver l’auteur de la pièce dans la «bible du meuble», un gros livre qui référence de nombreux artistes et présente leur style. Mais ce qui se démarque dans son stand, ce sont un imposant miroir de 3,5 mètres touchant le plafond et une pendule unique en son genre.

Pour choisir ses meubles, le jeune antiquaire marche au coup de cœur. «Je n’achète que des choses que j’aime, sinon je n’arriverais pas à les vendre», explique-t-il. C’est d’ailleurs la même chose pour ses acheteurs : il ne leur force pas la main et les laisse fonctionner au coup de cœur. Frederique et sa famille chinent souvent en France.

Et pour ses coups de cœur, il est capable de faire de longs trajets. «Le  jeu en vaut la chandelle!» Une fois en sa possession, il procède aux restaurations nécessaires. «D’abord, je démonte les meubles, puis je nettoie les bronzes et ensuite je laisse nos restaurateurs refaire les vernis», détaille l’antiquaire. Son meuble préféré sur son stand est un meuble «dans son jus», avant restauration. «La plupart des gens les préfèrent tout beaux tout propres.»

Frederique Labis, antiquaire belge, est passionné par les meubles Napoléon III.
Sur le stand d’Antiek Labis, un grand miroir de 3,5 mètres attire l’œil.

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