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[Cinéma] Le film canadien In a violent nature remporte le Grand prix du festival de Gérardmer


L'ultraviolence décomplexée d'In a violent nature a conquis le jury de cette année. (Photo Shudder films)

La 32e édition du Festival du film fantastique a sacré dimanche In a violent nature, un slasher canadien dans lequel un tueur en série revenu à la vie traque un groupe de jeunes gens dans la forêt. La satire politique Rumours et le film d’horreur sud-coréen Exhuma repartent avec le Prix du jury.

Après cinq jours de compétition, le film In a violent nature s’est imposé aux yeux du jury lors du 32e festival de Gérardmer. Le film du réalisateur canadien Chris Nash succède ainsi à Sleep, du sud-coréen Jason Yu, qui avait remporté le Grand prix lors de l’édition 2024. Le jury, présidé par Vimala Pons et composé de Vladimir Cauchemar, Jérémy Clapin, Clotilde Hesme, William Lebghil, Caroline Poggi et Jonathan Vinel, a donc été séduit par ce slasher gore qui prend place dans la forêt canadienne où un groupe de jeunes gens réveille par mégarde un tueur en série se mettant à leur poursuite pour retrouver la paix. Gore, violent et sans fioritures si ce n’est son étonnant format 4/3, In a violent nature ravira les amateurs du genre.

Deux films ex æquo se partagent ensuite le Prix du jury : Rumors de Guy Maddin, Evan et Galen Johnson (Canada et Allemagne) ainsi qu’Exhuma de Jang Jae-Huyn (Corée du Sud). Dans le premier, les dirigeants du G7 se retrouvent en Allemagne afin de rédiger une déclaration qui doit sortir le monde de la crise (laquelle ? mystère). Mais à la nuit tombée, le petit groupe constate la disparition du personnel tandis que d’étranges événements se produisent dans le parc du château où ils se sont installés. Portés par un joli casting, qui compte notamment Alicia Vikander, Cate Blanchett et Denis Ménochet. Le film tire à boulet rouge sur ceux qui contrôlent monde dans une satire décalée et grotesque.

Exhuma plonge quant à lui le spectateur dans une pure histoire d’horreur. Un homme d’affaires coréen expatrié aux Etats-Unis est obligé de rentrer dans son pays natal pour tenter de soigner sa fille prise d’un mal que la médecine traditionnelle ne peut traiter. Une équipe composée de deux chamanes, d’un spécialiste des rites funéraires et d’un géomancien (un homme chargé de trouver le meilleur emplacement pour enterrer les morts) pensent que le problème est lié à l’un des ancêtres de la famille qui doit alors être exhumé. Mais derrière ce qui semble n’être pour eux qu’une affaire de plus se cachent des enjeux plus profonds en lien avec l’histoire même de la Corée. Dans une intrigue aux ramifications complexes, Jang Jae-Huyn tisse un film d’horreur empreint de symbolique taoïste et de considérations historiques qui donnent à Exhuma une saveur particulière.

Double ration pour The wailing

Du côté de la critique, c’est The wailing de Pedro Martín Calero (Argentine, France et Espagne) qui est mis à l’honneur. A 20 ans d’intervalle, Andrea et Marie sont hantées par une présence mystérieuse qu’elles-mêmes ne peuvent expliquer. Mais l’une d’entre elles va pouvoir compter sur Camilia pour l’aider à comprendre ce qui lui arrive. Avec son scénario à tiroirs et sa réalisation centrée sur le sens des images, Calero dresse un portrait de la jeunesse à deux époques différentes, liées par l’héritage et le poids de la famille dont il est si difficile de se dégager. Le film repart également avec le Prix du jury jeunes.

Enfin le Prix du public, qui peut voter à la fin de chaque séance d’un film en compétition, est attribué à Oddity de Damian McCarthy (Irlande et USA). Après le meurtre de sa sœur jumelle, une médium aveugle tente de faire toute la lumière sur sa mort en communiquant avec l’au-delà grâce à des objets. Avec son tueur insaisissable, ses esprits tourmentés, sa vieille maison sinistre et son ambiance malaisante, Oddity avait tout pour plaire au public de Gérardmer qui a donc plébiscité cette enquête paranormale aux allures de vengeance.

En parallèle, le festival a tenu à rendre hommage au cinéma vietnamien ainsi qu’au réalisateur américain Ti West dont plusieurs films ont été projetés durant la semaine tandis que celui-ci donnait une masterclass. Et c’est sur Please don’t feed the children que Gérardmer a décidé de clôturer sa 32e édition avec une histoire d’épidémie dont sont tenus responsables les enfants. Un film d’une nouvelle réalisatrice au nom de famille pourtant bien connu : Destry Allyn Spielberg. La fille du réalisateur de Jurassic Park semble partie pour marcher sur les traces de son père dont elle reprend certains thèmes (le groupe d’enfants luttant face aux adultes, la famille, la place du père…) qu’elle pervertit dans une œuvre sanglante. À seulement 28 ans, elle sera sans nul doute une artiste à suivre pour le festival de Gérardmer.

Le palmarès complet

Grand prix : In a violent nature de Chris Nash

Prix du jury : Rumours de Guy Maddin, Evan et Galen Johnson et Exhuma de Jang Jae-Huyn

Prix de la critique : The wailing de Pedro Martín Calero

Prix du jury jeunes : The wailing de Pedro Martín Calero

Prix du public : Oddity de Damian McCarthy

Grand prix du court métrage : Les liens du sang d’Hakim Atoui

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