Dans la rue Gambetta, à Longwy, se trouve une agence d’architecture, créée il y a presque quarante ans. Juste à côté se trouve aussi l’atelier où l’architecte Jean-Pascal Piquard crée des milliers d’œuvres mélangeant abstraction et figuration, aidé dans sa démarche par son épouse Isabelle.
Salle des sports de Mont-Saint-Martin et salle polyvalente de Batilly, collège de Villerupt, école de Frouard, etc. : impossible de faire la liste de tous les bâtiments dont les plans sont passés entre les mains des Longoviciens Jean-Pascal et Isabelle Piquard. Depuis près de quatre décennies, le couple, qui «travaille ensemble, parce qu’on est un peu fusionnel», multiplie les projets dans son agence (Piquard) de la rue Gambetta. Avec, accrochés aux murs de l’immeuble qui lui sert d’habitation, des dizaines de tableaux ou de dessins mélangeant l’abstraction et la figuration.
Parce que le Vosgien de naissance (en 1950) ne peut pas s’empêcher de créer depuis son adolescence. «L’esprit créatif est plus important que la notion d’art. C’est une formation du cerveau, qui peut prendre racine dans un événement de l’enfance qui percute de manière forte. Se met alors en place un fonctionnement non conforme à une personne dite normale. C’est ce qui permet de sauver la personne, de la stabiliser, si elle perçoit assez tôt que ceci est nécessaire à son équilibre.»
«Rêveur solitaire»
Pour Jean-Pascal Piquard, c’est à l’ensemble Notre-Dame-Saint-Joseph d’Épinal que ça a eu lieu. Issu d’une famille catholique, il se qualifie de «mouton égaré. Dans cet établissement, au lycée, on a voulu faire revenir sur terre le rêveur solitaire que j’étais. Et ça ne s’est pas très bien passé. Je me suis même fait tabasser par un enseignant-curé pour un regard en direction d’un pion. Heureusement, là-bas, j’ai eu un prof qui m’a fait découvrir les arts plastiques. J’ai trouvé une voie qui m’intéressait.» Débute alors une série d’œuvres impressionnante, sur tous les supports, de tous types, de toutes tailles.
Aujourd’hui, il en est, d’après lui, à plus de 200 000 pièces. Dont beaucoup sont des créations sur ordinateur, ou des grandes installations. L’une des dernières en date? La couverture du futur roman de Guy-Joseph Feller. Le tout est permis par ses études puis son travail dans l’architecture, mais aussi par son épouse Isabelle, sa complice dans ce cheminement. «On a exposé un peu partout : France, Belgique, Allemagne, etc. Le boulot me permet de financer tout ça.»
S.B
(Le Républicain lorrain)