Le Conseil régional du Grand Est récompensait, ce samedi, à Metz « l’engagement exceptionnel de sa jeunesse. » Dix lauréats de 15 à 29 ans, investis dans des projets citoyens, solidaires, innovants ou culturels ont partagé leurs idées et leurs engagements sur tous les territoires.

Ils ont de 15 à 29 ans. Ils vivent à Romilly-sur-Seine, Saint-Dié-des-Vosges, Strasbourg, Metz ou Verdun. Il y a le créateur du projet «Noctimed», facilitant les transferts pour les personnes en situation de handicap. Une association luttant contre la précarité alimentaire à Troyes. Les inventeurs d’«EcoGrind», un pré-composteur adapté aux appartements. Et les concepteurs de «PureSolar H₂O», un purificateur solaire d’eau potable.

Également primées ans la salle des délibérations de la place Gabriel Hocquard, à Metz, Lise Aubry, de Verdun, entrepreneuse qui a lancé Potibon pour remplacer le beurre. Et Margot Tapie, de Nancy, qui a initié avec Bastien Radu, Aurélien Adelle etTobias Wiendl une bagagerie solidaire offrant des services aux sans-abris.

La première est diplômée de l’École nationale supérieure en agronomie et industries alimentaires (ENSAIA). «Je développe mon projet depuis trois ans», explique-t-elle en tartinant des toasts avec sa gourmande innovation, juste après la remise des trophées imaginés et réalisés par les élèves du lycée Charles de Gonzague de Charleville-Mézières. «Potibon est une alternative écologique au beurre et à la margarine. Notre produit possède une liste d’ingrédients 100 % d’origine naturelle, permettant d’offrir une bonne qualité nutritionnelle pour équilibrer ses recettes.» Avant de recevoir, comme les autres jeunes talents, un chèque de 2 000 euros, Lise Aubry a également pu vendre cette semaine ses premiers produits dans un commerce de Verdun.

La seconde, Margot Tapie, étudiante en sciences politiques, s’est elle mobilisée avec d’autres camarades pour la création de cette bagagerie solidaire. Une initiative née de la volonté, fin 2023, de l’équipe municipale nancéienne «d’offrir aux personnes à la rue un lieu de stockage pour leurs affaires personnelles». Mais pas que. Au numéro trente-deux de la rue Saint-Anne, le site géré par la Croix-Rouge française offre de multiples services aux sans-abris.

Déposer ce qu’ils ont en lieu sûr, dans un local gardé et équipé de casiers sécurisés. Faire laver leur linge, prendre un café, charger leurs portables mais surtout discuter avec les bénévoles. «Ils sont une trentaine d’étudiants au total à nous avoir rejoints», précise fièrement Jean-Paul Louis, vice-président chargé des affaires sociales de la Croix Rouge, chargé de la bagagerie. «C’est un formidable bouillonnement d’idées et de générosité.» Un des dix exemples que cette huitième édition a choisi de distinguer parmi les deux cents candidatures.

P.-M. P
(Le Républicain lorrain)