Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
En moins d’un an, son podcast «1 000 Deeg» dédié à la parentalité s’est imposé sur les plateformes. Un succès que Maxi Pesch, journaliste et maman, poursuit aujourd’hui avec un blog multilingue.
Grossesse, vie de famille, rapport aux écrans, santé mentale des mères, développement neurologique et psychosocial des tout-petits, parcours FIV, perte d’un enfant : à travers une quarantaine d’épisodes mis en ligne depuis mars 2024, la journaliste radio Maxi Pesch explore une multitude de thèmes liés à la parentalité dans son podcast «1 000 Deeg» – en référence aux 1 000 premiers jours de vie.
Chaque semaine, cette jeune maman de 35 ans tend son micro à des parents, des professionnels de la petite enfance et des experts aux quatre coins du Luxembourg pour un échange centré sur un sujet particulier. Un projet qui s’est imposé à un moment clé.
«Je me posais un tas de questions»
«L’idée d’un podcast a émergé quand j’étais enceinte. Je me posais moi-même un tas de questions sur la naissance et les besoins d’un bébé, et j’ai ressenti l’envie de partager ces informations avec d’autres parents.»
Elle accumule alors de la documentation et se plonge dans l’univers de la maternité, tout en devenant mère elle-même : «L’arrivée de ma fille a bouleversé beaucoup de chose, y compris dans ma tête.»
«Ça a marqué un grand changement», poursuit-elle. «J’ai pris confiance en moi et j’ai fini par me lancer.»
Accompagner les parents
Ses objectifs sont multiples : d’abord, expliquer comment les premières années de l’enfant constituent une période déterminante qui influence son développement, mais aussi toute la dynamique familiale.
Ensuite, accompagner les défis quotidiens auxquels font face les parents d’aujourd’hui, et enfin, nourrir une réflexion autour des politiques éducatives et des droits parentaux.
Un manque dans le débat public
Car pour la jeune femme, qui attend l’arrivée d’un petit garçon au printemps, ces sujets ne sont pas assez abordés dans la société.
«Pourquoi le congé parental s’arrête après six mois alors que le bébé a une forte angoisse de séparation? Pourquoi ne pas davantage tenir compte des besoins des enfants?», pointe-t-elle.
«Le débat est largement dominé par des enjeux économiques, au détriment de la place de l’enfant.»
Une plateforme unique au Luxembourg
En publiant quatre à cinq épisodes par mois – un nouveau chaque dimanche – Maxi Pesch a réussi à créer une véritable plateforme indépendante, où s’entremêlent les éclairages et points de vue de dizaines d’experts locaux et acteurs de l’enfance.
Une offre de contenus qui manquait jusque-là et a très vite trouvé son public : «1 000 Deeg» cumule désormais plus de 20 000 écoutes, toutes plateformes confondues.
Burn out parental et PMA : les plus écoutés
En tête des épisodes qui ont attiré le plus d’auditeurs, on retrouve des questions de société essentielles, comme le burn out parental, la procréation médicalement assistée, les troubles comportementaux chez l’enfant, ou encore l’impact de la pauvreté infantile.
Et de plus en plus, les parents lui envoient leurs propres suggestions : «On m’a demandé de m’intéresser à l’adaptation au précoce, qui n’existe pas au Luxembourg. Le sommeil des petits revient aussi beaucoup, tout comme la thématique du deuil.»
Le label SIS et un nouveau blog
Moins d’un an après le lancement, le bilan est déjà très positif. De quoi encourager cette maman passionnée à pousser son concept un peu plus loin.
«1 000 Deeg» est ainsi auréolé du label de société d’impact sociétal (SIS) reconnu par l’État depuis quelques mois, tandis que Maxi Pesch a entrepris un long travail de transcription des épisodes en plusieurs langues, pour les rendre accessibles à tous.
«Je viens de lancer un blog qui propose les contenus du podcast sous forme d’articles en luxembourgeois, allemand, français et anglais», confie-t-elle.
«Une petite émission, ce serait génial»
«Je vais me concentrer sur ça en 2025. Je voulais à la fois atteindre plus de parents et garder une trace de ce travail.» Déjà neuf épisodes sont disponibles sur le blog. Les autres viendront s’ajouter au rythme d’un nouvel article chaque semaine.
«Pour l’instant, ce podcast reste un loisir, en parallèle de mon travail à la radio 100,7. Mais il me prend beaucoup de temps et d’énergie», souligne-t-elle.
«Donc, si je pouvais professionnaliser ce projet, avec une chronique ou une petite émission, ce serait vraiment génial.»
Après son congé parental, la journaliste espère qu’elle aura l’opportunité de lancer une déclinaison de «1 000 Deeg» à l’antenne.
