Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a estimé lundi, après les attentats de Paris, que les «terroristes ont exploité les migrations de masse» en cours depuis plusieurs mois vers l’Union européenne et il a défendu le droit des Européens à «l’autodéfense».
«De façon délibérée et organisée, les terroristes ont exploité les migrations de masse, en se mélangeant à la foule des gens quittant leurs foyers en quête d’une vie meilleure (…)», a déclaré devant le parlement le Premier ministre, défenseur d’une ligne intransigeante en matière d’immigration. Il a également décrit «le droit à l’autodéfense» des Européens comme «plus fort que tous les autres (droits, ndlr)».
«Nous ne disons pas que chaque migrant est un terroriste mais personne ne peut dire combien de terroristes sont déjà arrivés, combien arrivent chaque jour (…), a ajouté M. Orban.
La Hongrie a été critiquée par ses partenaires européens pour avoir fermé ces derniers mois deux de ses frontières aux migrants, celle avec la Croatie et celle avec la Serbie, notamment en installant plusieurs dizaines de kilomètres de clôture barbelée.
«On nous a dit que ce n’était pas humain, mais je pose la question: qu’est-ce qui est le plus humain ? Fermer la frontière à ceux qui rentrent illégalement ou mettre en danger la vie des Européens ? Le droit à l’autodéfense est plus fort que tous les autres», selon le Premier ministre, «plus fort que n’importe quelle idéologie ou argument économique».
La Hongrie fait partie des pays membres de l’UE, notamment d’Europe de l’Est, qui ont refusé le plan de répartition de 160.000 réfugiés au sein de l’Union.
«Tant que ce gouvernement respirera, il n’y aura pas de quota et nous ne reprendrons aucun migrant» dans le cadre des accords européens renvoyant les déboutés du droit d’asile vers leur pays d’enregistrement dans l’UE, a encore déclaré M. Orban.
Les attentats de Paris et la découverte d’un passeport syrien près du corps d’un des kamikazes ont relancé les tensions au sein de l’Union européenne sur la politique d’accueil des migrants. Les partisans d’une ligne dure estiment leurs craintes plus fondées que jamais alors que de nombreux responsables européens ont également appelé à ne pas faire d’amalgame entre terrorisme et migrations.
AFP/M.R.
Pour la petite histoire, rappelons que fin 1956, trois futurs terroristes se trouvaient parmi les 10 000 Hongrois réfugiés en France : Lazlo Varga, Lajos Marton, Gyula Sari, qui prirent part à l’attentat raté du Petit-Clamart contre De Gaulle le 22 août 1962. Fallait-il pour autant refouler à la frontière autrichienne les 200 000 réfugiés Hongrois qui fuyaient la répression soviétique ?