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Déi gréng : «C’est inacceptable de voir des terrains toujours pas construits en Ville»


Fabricio Costa, coprésident déi gréng Stad Lëtzebuerg est aux côtés de François Benoy, coprésident des verts et de Linda Gaasch, coprésidente déi gréng Stad Lëtzebuerg.

Pour les membres de déi gréng Stad Lëtzebuerg, la commune de Luxembourg-Ville tout comme le gouvernement doivent «prendre leurs responsabilités» pour résoudre au plus vite la crise du logement.

C’est devant l’emblématique friche immobilière de la place de l’Étoile que les verts ont souhaité, vendredi, réitérer leur engagement et leurs revendications sur la politique communale de la Ville en matière de logement.

«La Stäreplaz est un exemple flagrant de la crise de logement à Luxembourg, mais aussi dans tout le pays (…). C’est inacceptable de voir, dans une ville ou dans la capitale, des terrains qui ne sont toujours pas construits. Pour la Place de l’Étoile, cela fait des décennies que ça dure, alors que dans un même temps, de plus en plus de personnes n’arrivent plus à se loger à Luxembourg ou ailleurs», s’emporte Fabricio Costa, coprésident de déi gréng Stad Lëtzebuerg.

Et pourtant, le nombre de terrains à bâtir reste très élevé au Luxembourg. Dans la capitale par exemple, d’après déi gréng, ces terrains – non construits – pourraient accueillir environ 50 000 personnes.

«Cette estimation montre que l’on a assez de terrains dans les périmètres de construction. Il faut juste les mobiliser. C’est pour cela que l’on revendique l’augmentation de l’impôt foncier. La ville de Luxembourg a actuellement l’un des taux d’imposition les plus bas sur les terrains à bâtir. À Schifflange, par exemple, le taux d’imposition est huit fois plus élevé (…). Nous réitérons cette revendication parce qu’au niveau national, le gouvernement ne semble pas vouloir avancer assez rapidement», clame Fabricio Costa.

2,6 % des logements abordables en Ville

Pour le coprésident de déi gréng Stad Lëtzebuerg, la lenteur des projets immobiliers est loin d’être le seul problème dans la crise du logement au Luxembourg. Il cite tout d’abord la problématique des logements inoccupés. «Malheureusement, nous n’avons pas de chiffres sur cette situation, car les organismes officiels ne recueillent pas de statistiques officielles. Mais, si on se promène à Luxembourg, on voit très vite qu’il y a un vrai problème avec l’inoccupation des habitations (…). La Ville devrait aussi, en tant que capitale, faire un effort, pour introduire une taxation communale des logements vacants et ainsi inciter les propriétaires qui ne louent pas leurs logements, pour diverses raisons, à le faire», pointe l’écologiste.

La place de l’Étoile à Luxembourg. (Photo : Hervé Montaigu)

Autre problème et pas des moindres : le coût des logements. D’après les verts, 2,6 % des logements seraient abordables dans la capitale. «La Ville de Luxembourg investit plus dans le logement abordable, notamment par l’achat de nouveaux projets de construction (VEFA). C’est une initiative que nous saluons, mais cette prise de conscience tardive ne suffit pas à elle seule pour lutter de manière conséquente contre la crise du logement (…). C’est pour ça que nous revendiquons une stratégie communale qui doit aller jusqu’à l’horizon 2040», appuie-t-il.

Cette stratégie sur le long terme, le membre du parti déi gréng souhaite également que le gouvernement et la coalition CSV-DP s’en emparent au plus vite. «Nous avons l’impression qu’ils misent sur la mauvaise priorité. En ce moment, ils sont surtout focalisés sur la facilitation des procédures. C’est important, mais c’est loin d’être le seul chantier (…). Parce que même si on arrive à construire plus rapidement, les logements ne seront pas forcément plus abordables.»

Alors, pour essayer de résoudre ou, au moins, de ne pas aggraver cette crise du logement, Fabricio Costa et les verts misent sur deux points : le développement du parc locatif de l’État et celui des logements alternatifs. «Ce sont des projets que nous avions lancés quand nous étions majoritaires à la commune. Je pense que les colocations ou des logements intergénérationnels devraient davantage voir le jour à Luxembourg.»

Où en est le projet de la place de l’Étoile?

Le projet d’aménagement de l’emblématique Stäreplaz à Luxembourg est, depuis plusieurs années, au point mort. Après plusieurs abandons, un projet présenté en 2020 a su tirer son épingle du jeu. Rassemblant logements, bureaux, commerces, cinéma, ce complexe à l’entrée de la Ville est plus qu’ambitieux. Pourtant, depuis cinq ans, le projet avance au ralenti. Mais l’année 2025 pourrait le relancer. En septembre 2024, une nouvelle version modifiée a été validée en conseil communal. Le projet est désormais entre les mains du ministère de l’Intérieur. «C’est une situation qui est loin d’être la seule au Luxembourg. Il y a beaucoup de terrains qui ne sont pas construits ou qui n’ont même pas encore de projet», pointe Fabricio Costa.