Le Luxembourg n’est pas le seul pays à lancer un grand débat sur les retraites. Alors que tout semblait plié en France, le nouveau Premier ministre François Bayrou a décidé de rouvrir ce dossier épineux chez nos voisins. Cette réforme avait repoussé, en 2023, de 62 à 64 ans l’âge de la retraite, et cela malgré l’hostilité d’une majorité de l’opinion publique. Le plan d’Emmanuel Macron visant à, selon lui, sauver le «système» n’aura pas marché. Tout est à recommencer. Les partenaires sociaux sont donc invités, avec le nouveau gouvernement, à plancher sur le sujet. François Bayrou ouvre ainsi une porte aux députés de gauche dans l’hémicycle pour faire survivre son gouvernement constitué sur les cendres de celui de Michel Barnier. Va-t-il tenir ? Nous le saurons bien vite, puisqu’une motion de censure a été déposée. Tombera ? Tombera pas ? Verdict cette semaine.
Les péripéties des différents gouvernements français se poursuivent donc avec en ligne de mire cette fameuse réforme. Au Grand-Duché, l’année 2025 sera aussi celle de nos retraites. Pour ce faire, l’opération «Schwätz mat!» a été lancée au début du mois d’octobre par la ministre Martine Deprez. Il serait bon qu’elle ne se transforme pas en opération «cause toujours» comme cela s’est déroulé en France en 2023. Le Luxembourg a une culture d’échange et de discussion. Nous verrons si elle résiste à ce dossier. Les écarts du ministre du Travail, Georges Mischo, vis-à-vis des syndicats peuvent laisser craindre le pire. Ouverture dominicale, extension des horaires des commerces, salaire minimum, convention collective, représentativité des syndicats… la liste des sujets qui ont provoqué des disputes est bien longue. Le gouvernement va devoir manœuvrer serré face aux représentants des salariés et fonctionnaires chauffés à blanc par un certain sans-gêne.
À partir de cet été, la phase de consultation, notamment avec le public, sera terminée et il faudra passer à l’étape suivante : la possibilité d’une réforme. Les prochains mois seront intéressants et il faudra voir si la méthode luxembourgeoise tient bon et ne cède pas face à la stratégie du fait accompli qui séduit tant autour de nous.