Le nombre de cas de grippe ne cesse d’augmenter, au Luxembourg comme dans les pays limitrophes (un plan blanc a notamment été déclenché dans les hôpitaux en Lorraine). Une hausse qui pourrait s’expliquer par un relâchement des gestes barrières acquis durant la pandémie de Covid-19, soulignent certains médecins.
«Les patients ont moins le réflexe de porter le masque, on en voit en salle d’attente qui viennent sans masque, on en distribue», observe ainsi le Dr Urfan Ashraf, secrétaire général de SOS Médecins. «Les gestes barrières, le réflexe du lavage des mains, des solutions hydroalcooliques, d’aérer, est moindre ces derniers temps : ça fait partie des éléments de transmission», dit-il.
Mais d’autres facteurs jouent aussi un rôle dans la propagation du virus.
La période des fêtes de fin d’année a accru les contacts au moment où les cabinets de médecine de ville étaient fermés, diminuant l’offre de soins au moment où la demande grimpait.
En outre deux souches de grippe coexistent, A (H1N1) et B (Victoria), alors qu’elles se succèdent d’ordinaire, et une troisième monte en puissance, A (H3N2).
Ce phénomène renforce la circulation du virus, qui touche aussi cette année des patients «plus jeunes que d’habitude, des grands enfants et des adultes jusqu’à 50 ans», selon le virologue Bruno Lina.
Une vaccination toujours importante
Ce profil de patients accroît la demande de soins, estime le Dr Ashraf. «Des courbatures très importantes, des maux de tête, des vertiges, des douleurs musculaires, articulaires, des frissons, la fièvre qui monte à 40, ça peut être impressionnant pour quelqu’un qui n’a pas l’habitude».
«Parfois, le patient se dit „je supporte bien, je vais demander des conseils en pharmacie“. Mais quand il tolère mal tous ces symptômes, son réflexe est: „J’ai besoin d’un médecin“», dit-il.
Les autorités et notamment la Direction de la santé au Luxembourg rappellent régulièrement que la vaccination reste le plus efficace, en particulier contre les formes graves de la grippe et du Covid-19.
Elle est recommandée aux personnes âgées de 65 ans et plus, les immunodéprimés, les nourrissons de plus de six mois atteints de comorbidités, les femmes enceintes et les résidents en établissements médico-sociaux.
Comment se prémunir?
Outre la restauration des gestes barrières et la vaccination, des gestes simples peuvent être effectués pour limiter au possible la propagation du virus.
Se laver les mains régulièrement, se couvrir la bouche et le nez avec un mouchoir lorsque l’on tousse ou éternue, éviter les accolades et les foules ou encore rester chez soi en cas de maladie. Les pièces des appartements peuvent aussi être aérées au moins trois ou quatre fois par jour.